Figure de style : la métonymie

Vous êtes ici : Accueil » Figure de style : la métonymie

Avec la métonymie, on travaille sur une seule notion (contrairement à la métaphore et la comparaison).
Une métonymie est un raccourci, mot ou expression, qui permet de désigner une notion sans la nommer explicitement, en faisant référence à un aspect évocateur de cette notion ou de son univers.

Quand une métonymie qui a une portée générale est lexicalisée (on l’admet dans le dictionnaire), on l’appelle une catachrèse : le barreau (les avocats), le gouvernement (les gouvernants), une poubelle (inventée par monsieur Poubelle), etc.

La métonymie est l’alchimie du langage !

Exemples :

  • Boire une bouteille de Sauvignon c’est agréable (Boire le contenu d’une bouteille issu du cépage de vigne d’appellation Sauvignon, c’est agréable)
  • Depuis qu’il est sous les drapeaux, le clairon n’arrête pas de penser à son amie Fernande (Depuis qu’il est dans cette belle institution qu’est l’armée, le joueur de clairon n’arrête pas de penser à son amie Fernande)
  • L’immortel, René de Obaldia, est mort à 103 ans, ce jeudi 27 janvier 2022 (Le membre de l’Académie Française, René de Obaldia, est mort à 103 ans, ce jeudi 27 janvier 2022.
  • Tremble, charogne ! (Que la peur ait pour effet de te faire trembler, charogne !)
  • J’ai beaucoup aimé le dernier Besson (J’ai beaucoup aimé la dernière œuvre de Besson)
  • Il y a de l’eau dans le gaz entre l’Élysée et Matignon (Il y a des tensions dans les relations entre le président, qui se trouve à l’Élysée, et le premier ministre, qui se trouve à Matignon)
  • L’interprétation de Karajan fera date (L’interprétation de Karajan à la direction de l’Orchestre philharmonique de Berlin fera date)
  • C’est une perle (Ses qualités sont rares)
Clairon sous les drapeaux (1876) Alphonse Deneuville
La Jeune Fille à la perle (1665) Vermeer

Lorsque la métonymie est basée sur une relation d’inclusion (dans un sens ou dans un autre) certains préfèrent parler de synecdoque (mais c’est le même principe) :

  • La salle était survoltée (Les spectateurs de la salle étaient survoltés)
  • J’habite sous son toit (J’habite dans sa maison)
  • Vise un peu son vison ! (Vise un peu son manteau en vison !)
  • Le bovin était épuisé (Le taureau était épuisé)
  • Les Mozart se comptent sur les doigts d’une main (Les génies comme Mozart se comptent sur les doigts d’une main)
  • Il faut rassurer le spectateur (Il faut rassurer les spectateurs)

Mais lorsque la métonymie concerne un nom propre, certains préfèrent parler d’antonomase (mais c’est le même principe) :

  • Cet homme est un Mozart (Cet homme est un génie de la musique)
  • La balkanisation de l’Afrique a été actée à la Conférence de Berlin en 1885 (Le morcellement politique de l’Afrique a été acté à la Conférence de Berlin en 1885, comme le morcellement politique des Balkans l’a été au Congrès de Berlin en 1878)
  • Le messie est revenu (Jésus-Christ est revenu)
  • Craignez le dieu de la mer ! (Craignez Neptune !)
Le beau gosse Neptune

Mais dans le cas du dieu de la mer, d’aucuns préfèrent parler de pronomination. Il s’agit de remplacer un nom commun ou un nom propre (comme pourrait le faire un pronom) par une sorte de périphrase qui consiste souvent à utiliser la définition à la place du nom (ou une formulation plus appropriée au message qu’on veut faire passer, ou simplement plus adaptée au discours).

Dans sa chanson Le Vin, Brassens s’en donne à cœur joie :

  • au jus d’octobre
  • La chaude liqueur d’la treille
  • du bon lait d’l’automne
  • du gros bleu qui tache

Ou dans sa chanson Le Bistrot :

  • Le nectar d’ici
  • ce velours
  • Ce petit bleu

Enfin, la métalepse remplace la notion par l’étape qui la précède ou la suit :

  • Le Beaujolais nouveau est arrivé ? (Vous racontez n’importe quoi !)
  • Elle ne paîtra plus ! (La vache est morte !)
    Remarque : ce n’est pas parce qu’une vache est morte qu’elle ne pètera plus, en particulier si elle est morte d’avoir trop bouffé de trèfle blanc (plante météorisante).

Get 30% off your first purchase

X