L’astrologie des marsupiaux


En ces temps de questionnement et d’incertitude, de bouleversement climatique et de pics de pollution, de menace nucléaire tant civile que militaire, de catastrophes humanitaires et de pandémies, de lutte armée pour les ressource énergétiques et alimentaires, d’autoritarisme belligérant et d’inégalités sociales, il est normal que l’homme se tourne vers l’astrologie pour trouver, dans une forme de déterminisme, les explications de sa grandeur et de sa décadence.

Pour autant, les anciennes grilles peinent à éclairer la complexité des comportements humains de ce premier quart de siècle. Il est grand temps de proposer un nouvel outil en mesure de mettre à nu les racines de nos velléités funestes et de démasquer les démons qui gouvernent nos cœurs.

Sommaire

Marsupiologie

Mises en garde et recommandations

Les treize signes du zodiaque marsupial

  1. Wombat (19 avril – 13 mai)
  2. Diable de Tasmanie (14 mai – 19 juin)
  3. Souris à miel (20 juin – 20 juillet)
  4. Koala (21 juillet – 9 août)
  5. Dasyure (10 août – 15 septembre)
  6. Couscous tacheté (16 septembre – 30 octobre)
  7. Dendrolague (31 octobre – 22 novembre)
  8. Cousou (23 novembre – 29 novembre)
  9. Numbat (30 novembre – 17 décembre)
  10. Kangourou (18 décembre – 18 janvier)
  11. Quokka (19 janvier – 15 février)
  12. Bandicoot (16 février – 11 mars)
  13. Taupe marsupiale (12 mars – 18 avril)

Marsupiologie

Il m’a semblé nécessaire de prendre une distance sémantique et culturelle vis à vis des anciens dogmes et de me tourner vers la culture qui a pris conscience depuis des millénaires que l’homme n’est pas propriétaire de la planète, mais l’inverse, et que l’esprit doit être considéré comme la plus belle des illusions que celle-ci ait produite. Plus précisément, c’est vers un continent que je me tourne, le plus petit de tous, l’Australie. J’ai l’avantage de n’y avoir jamais mis les pieds et de ne nourrir aucun a priori à l’encontre de sa faune ou de son peuple aborigène. Je fais naturellement abstraction des colons qui, comme tous les colons, se sont employés à galvouiller leur terre d’adoption.

L’Australie étant entourée d’eau, sa faune a échappé un temps à la mondialisation des écosystèmes. L’environnement étant particulièrement aride et infertile, les êtres vivants ont développé là-bas des stratégies de niche. La reproduction des mammifères y est un fameux exemple. Tous les mammifères endémiques de ce continent sont des marsupiaux (du latin marsupium « sac, besace »). L’embryon nidifie dans l’un des deux utérus à sa disposition. Si nécessaire, il peut se mettre en diapause le temps que les conditions soient favorables. Les deux utérus permettent à la femelle de tomber enceinte sans attendre la fin d’une grossesse. La gestation, très courte, donne naissance à des larves de quelques centimètres qui migrent vers la poche abdominale, en quête d’une mamelle à laquelle s’anastomoser buccalement. Le nombre de mamelles étant réduit (de l’ordre de deux à quatre) la compétition est rude. La larve va passer de longs mois dans cette poche, attirant les prédateurs de toutes natures (sans empiéter sur les monotrèmes, ce mode de reproduction montre des similitudes avec celui des oiseaux qui pondent un œuf qu’il va falloir couver ; le marsupium est un nid cinq étoiles mais il reste un utérus à ciel ouvert). Ce mode de reproduction est assez peu compétitif face à celui des mammifères placentaires qui mettent bas des petits déjà très opérationnels. La concurrence des placentaires dans les régions accueillantes a obligé les marsupiaux à se replier dans les confins australs (en passant par l’Amérique du Sud, l’Antarctique et l’Australie à l’époque où ils étaient reliés). En vérité, on ne sait pas exactement pourquoi les marsupiaux étaient désavantagés par rapport aux placentaires (voir plus loin l’explication que je propose). Toujours est-il que les marsupiaux doivent leur survie à la montée des eaux opportune qui a coupé du monde ce continent inhospitalier que l’on nomme Australie.

En définitive, le mode de reproduction à la carte des marsupiaux s’est avéré bien adapté à l’environnement ingrat de l’Australie. La durée du séjour dans la poche marsupiale peut varier en fonction des pénuries. En dernier recours, il est plus aisé de se débarrasser des larves, qui vont tomber d’elles-mêmes, que de faire une fausse couche ou mâchonner des plantes abortives. Autre avantage, la mort d’une larve ne met pas en péril le reste de la portée. Quand tout se passe bien, après avoir passé six mois la bouche rivée à une tétine, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, le joey peut envisager la vie sur la pointe des pieds, tout en restant encore de longs mois, locataire de la poche.

Selon le même principe, la durée du transit intestinal est souvent allongée afin de laisser le temps aux bactéries symbiotes de décomposer les feuilles accumulées dans les poches à fermentation de l’animal, et de récupérer l’eau qui est rare (il a fallu élever des bousiers pour recycler les bouses humides des bovidés introduits par les colons car les coléoptères endémiques ne savent recycler que les crottes sèches des marsupiaux).

Plus globalement, les marsupiaux souffrent d’une paresse métabolique qui n’a fait que croître dans l’environnement difficile dans lequel ils ont évolué, en marge du reste du monde. Les marsupiaux s’économisent. La majorité des marsupiaux ressemblent de facto à de gros rats soupe au lait, incapables de courir ni vite ni très longtemps. Quand ils ne sont pas fouisseurs, ils s’agriffent comme ils peuvent à l’écorce des arbres. Les marsupiaux comptent beaucoup sur leurs griffes nombreuses et leur queue polyvalente pour tirer leur épingle du jeu, ou si vous préférez, pour sauver leurs fesses.

A cette paresse métabolique, s’ajoute souvent une paresse psychologique. De nombreux marsupiaux ignorent la peur. La peur est improductive lorsqu’on est incapable de courir vite. C’est sans doute une des raisons qui a joué au détriment des marsupiaux face aux placentaires plus craintifs. En milieu ingrat, il est bon de lever le pied et de privilégier les activités peu gourmandes en énergie. Par ailleurs, cette posture à faible valeur ajoutée ne favorise pas les évolution spectaculaires qu’on rencontre chez les placentaires, plus nerveux et plus entreprenants.

Un marsupial a toujours un air de famille avec un lointain cousin placentaire plus beau et plus intelligent que lui. Sans en prendre ombrage, les marsupiaux contestent mollement ce point de vue en arguant que la beauté est relative et que c’est celui qui dit qui l’est.  La mauvaise foi des marsupiaux est légendaire. Ils sont presque tous en voie d’extinction mais ça ne semble pas les inquiéter le moins du monde. Que le Rêve soit avec eux !

Nous avons beaucoup à apprendre de cette paresse structurelle et de ce manque d’enthousiasme congénital qui confine à la sagesse. A l’instar des marsupiaux, les êtres humains sont beaucoup moins différents les uns des autres qu’on a pu le dire ou faire accroire. Depuis la nuit des temps les philosophes parlent de l’homme, jamais des hommes. Mais les apôtres des médias et de la publicité ont fait du vedettariat et de la vie par procuration, les structures mentales d’homo industrius, en lui faisant croire que chacun est unique, remarquable et digne d’intérêt, tout en présentant des produits et des services tristement uniformisés pour répondre à des principes de rentabilité. Alors on dance, on s’invente des destinées mirobolantes à côté desquelles on passe par pure distraction. C’est toujours la faute des médias, de toutes façons. Les marsupiaux l’ont bien compris. Jamais vous ne verrez un journal dépasser de la poche d’un kangourou.

Mais si les êtres humains ont, comme les marsupiaux, de nombreux points communs, le diable tasmaniaque se cache dans les détails. J’ai donc entrepris de sélectionner une douzaine de marsupiaux, les plus variés possible, afin de décrire des archétypes à même d’expliquer le fabuleux destin de l’humanité, en m’appuyant sur les dernières avancées de la psychologie, des sciences cognitives et de l’anthropologie. L’astrologie des marsupiaux comporte exactement treize signes, en accord avec les treize constellations.

Dernière mise au point, certains marsupiologues prétendent que les marsupiaux sont originaires de la planète Mars. Je n’y reviendrai pas, cette affirmation n’a jamais été vérifiée. Les dernières images, transmises en 2019 par Spirit, le kangourou de l’espace, avant de s’ensabler, font état de traces d’émeu, exclusivement. Même si l’émeu appartient à la faune australienne, il est abusif d’affirmer que toute la faune australienne, dont les marsupiaux, peuple la planète Mars. Toutes les têtes à poux n’ont pas des morpions. Il faut se méfier des généralisations.

L’astrologie actuelle se base davantage sur les saisons que sur les constellations. Mais compte tenu du changement climatique, j’ai préféré revenir aux fondamentaux.

Ne vous étonnez donc pas des périodes variables selon les signes : elles correspondent aux dates de passage du soleil dans la constellation. À force de simplifier, les astrologues traditionnels ont fait n’importe quoi (ce qui ne remet pas en cause la validité de leurs prédictions).

D’autre part, il y a treize constellations et non douze. Là encore, les babyloniens ont préféré s’aligner sur le système sexagésimal de leur calendrier pour ne pas faire de vagues (une tête est si vite coupée). Par ailleurs, le chiffre treize n’a jamais eu le succès qu’il méritait.

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Recommandations

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Les treize signes du zodiaque marsupial

Wombat (19 avril – 13 mai)

Si vous êtes un wombat, vous êtes un herbivore fouisseur peu farouche à l’endurance réduite et au caractère grognon. Vous devez ce trait de caractère à la lenteur de votre transit intestinal qui peut durer une quinzaine de jours. Tout ça pour une histoire d’économie d’eau. Votre avarice fait de vous un individu décomplexé, indifférent aux jugements d’autrui.

Vous ressemblez à un petit ours, avec un pelage de loup, des oreilles de chat et un nez de koala. Votre apparence passepartout fait qu’on ne s’intéresse pas à vous et cela vous convient tout à fait. Comme tous les fouisseurs, une myopie de moins six dioptries vous empêche de vous voir dans la glace le matin quand, au Nord comme au Sud, vous ne rasez pas les poils de votre nez. De toutes façons, vous n’êtes pas du matin.

Vous êtes avare et grognon mais aussi très susceptible. Ce n’est pas incompatible. Quand vous n’êtes pas content, vous prenez la porte. Vous disposez en effet d’une plaque cartilagineuse très dure, située sous la peau de votre arrière-train. Au lieu d’investir dans une porte blindée, vous préférez utiliser cette plaque pour boucher l’entrée de votre terrier. Cette solution vous oblige à laisser votre terrier sans protection lorsque vous vous absentez. Ce qui n’est pas pour tranquilliser le grand avare que vous êtes. On peut affirmer sans risque d’erreur que vous ne voyez pas plus loin que le bout de votre nez. Par ailleurs, cette situation contribue à ralentir davantage votre transit intestinal et à détériorer toujours plus vos relations avec vos congénères.

Pour donner de vos nouvelles et trouver des partenaires sexuels, vous ne communiquez guère qu’au moyen de Fèces-Book, un réseau social propriétaire. Ce réseau est constitué de latrines où vous déposez vos fèces déshydratées. Ces fèces étant cubiques, elles s’entassent sans se mélanger aux autres et restent interprétables. Pour router vos paquets, vous utilisez le protocole IP (Intestinal Protocol version 4 sur 32 bits). Ce repli sur vous-même a fait de vous un technophile solitaire. Il existe trois espèces de wombats : le geek commun, le geek à nez poilu du Nord et le geek à nez poilu du Sud. Vous ne savez généralement pas à quelle espèce vous appartenez.

Vous ne vous intéressez pas à grand-chose. Seul votre entêtement vous pousse à l’action. Quand vous commencez à creuser un terrier, vous ne vous arrêtez que lorsque vous arrivez à l’air libre. Ces galeries qui perforent en tous sens votre territoire vous permettent d’échapper aux carnivores dont vous êtes le repas préféré. Plus tendre que celle du kangourou, votre chair abondante est la promesse d’un repas copieux. C’est ainsi que ceux qui vous aiment vous apprécient le plus.

Wombats célèbres

  • Élisabeth II dite Lilibet
  • Karl Marx dit le Maure
  • Salvador Dalí dit Avida Dollars
  • Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine
  • Dominique Strauss-Kahn dit DSK
  • André Agassi le kid de Las Vegas
  • Saddam Hussein fils des ruelles (ibn aziqa)
  • William Shakespeare le Barde d’Avon
  • Martha Jane Canary dite Calamity Jane
  • Nicolas Machiavel le prince du cynisme
  • Audrey Kathleen Ruston alias Audrey Hepburn
  • Sigmund Freud le père de la psychanalyse
  • Maximilien de Robespierre l’Incorruptible
  • Adolf Hitler dit Herr Wolf (Monsieur Loup)
  • Philippe Pétain dit le Maréchal Pétoche
  • John Joseph Nicholson alias Jack Nicholson

Devinette : quelle est la différence entre un Ruston et une Hepburn ?

Réponse : aucune, évidement !

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Diable de Tasmanie (14 mai – 19 juin)

Si vous êtes un diable de Tasmanie vous êtes de constitution trapue et épaisse, avec une grande tête hérissée de vibrisses et une queue boudinée. Quand je dis boudinée, je mâche mes mots. Votre réserve de graisse corporelle est emmagasinée dans votre queue. Rissolée avec une paire d’oignons, elle constitue un mets délicieux. Avec vous, l’expression tirer le diable par la queue prend tout son sens, le jeu en vaut son pesant de suif. Mais il n’est pas né l’inconscient qui viendra vous chatouiller l’anus. Votre tempérament anxieux et agressif fait de vous un individu redoutable et assez peu recommandable.

Vos repas de famille sont autant de représentations de l’enfer. Il faut voir une douzaine de vos semblables partager une charogne dans un concert de hurlements stridents. Ça peut en dissuader plus d’un de s’intéresser à votre queue. Quand vous courrez, le poids de celle-ci est tel qu’elle se balance en tous sens sans que vous puissiez la contrôler. Ça vous donne un air jovial et guilleret d’animal de compagnie en recherche d’affection. Mais il serait imprudent d’y souscrire. Vous êtes un concentré d’American Pit Bull Terrier et de Dogue des Canaries, dans un corps de Carlin. Votre morsure peut faire des dégâts considérables.

Vous avez les pattes antérieures légèrement plus longues que les postérieures, un caractère que vous partagez avec votre penfriend placentaire l’hyène. Vous pouvez courir à 13 km par heure sur de courtes distances, par exemple pour rattraper un animal agonisant (on a les adversaires qu’on mérite). Ce n’est pas tous les jours que vous vous payez un bébé wallaby ou un wombat, votre nourriture préférée. D’autant que vous êtes un solitaire nocturne et crépusculaire peu enclin à coopérer avec son prochain.

Vous n’oubliez pas d’où vous venez, ni comment il a fallu, lorsque vous pesiez seulement deux décigrammes, vous battre à un contre dix pour obtenir la concession d’une mamelle. La poche de votre mère s’ouvrant sur l’arrière, vous n’avez fait l’objet d’aucune attention. C’est le métier qui veut ça : les charognards ne peuvent pas se payer le luxe d’une poche qui s’ouvre vers l’avant, sou peine de voir leur nurserie se transformer en boucherie. Vous avez dû vous construire à la force de votre maxillaire inférieur. Votre force est votre point faible. Pensez à ne pas trop vous agiter car vous pouvez produire une odeur forte dont l’âcreté rivalise avec celle de la mouffette.

Malgré tous ces moyens de défense, vous avez la santé fragile et vous êtes particulièrement sensibles aux perturbateurs endocriniens. Votre nom indique que votre habitat se limite à la Tasmanie qui, c’est de notoriété publique, est le dernier refuge avant l’extinction d’une espèce. Tasmanie, l’île du diable !

Diables de Tasmanie célèbres

  • Donald Trump dit Capitaine Chaos
  • Xi Jinping dit Xi Dada (tonton Xi)
  • Boris Johnson dit BoJo
  • Jean-Paul Marat l’Ami du peuple
  • Paul McCartney dit Macca
  • Mark Zuckerberg dit Zuck
  • Pierre Curie
  • Rafael Nadal l’Ogre de l’ocre
  • Angelina Jolie dite Mam-éfique
  • Ernesto Guevara alias Le Che
  • Igor Stravinski l’Oiseau de feu
  • Johnny Depp dit Mister Schlingue
  • Georges Marchais dit Marchie la cochonne
  • Mouammar Kadhafi dit Al-Rayel (le Mec)
  • Maurice Benguigui alias Patrick Bruel
  • Érik Satie the Velvet Gentleman
  • Karol Józef Wojtyła alias Jean-Paul II
  • Aristoclès alias Platon, Georges Remi alias Hergé
  • Honoré de Balzac l’Éléphant
  • Miles Davis alias Cleo Henry
  • Louis Ferdinand Destouches alias Céline
  • John F. Kennedy dit Jack
  • Norma Jeane Mortenson alias Marilyn Monroe
  • Donatien Alphonse François de Sade dit le marquis de Sade
  • Jacques-Yves Cousteau dit le Pacha
  • Jean-Philippe Smet alias Johnny Hallyday

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Souris à miel (20 juin – 20 juillet)

La souris à miel est un petit marsupial nectarivore qui se prend pour un colibri. Que l’oiseau-mouche se prenne pour une mouche, admettons. Mais rien ne prédispose la souris à se prendre pour une mouche. Certaines chauves-souris sont nectarivores alors pourquoi pas nous, me direz-vous. Faites comme vous l’entendez. Quoi qu’il en soit vous n’écoutez que vous-même et vous avez tendance à butiner au-dessus de vos moyens. Vous êtes parmi les seuls marsupiaux à disposer de la trichromie, comme les primates, mais ça ne vous empêche pas d’avoir un train de retard : les colibris disposent de la quadrichromie.

Longtemps, on a cru que, la nuit venue, vous retourniez votre veste pour partir à la chasse aux mouches et autres nourritures moins séraphiques. Sans doute vous a-t-on confondu avec votre sœur insectivore, la souris à longue queue. Je n’en mettrais pas ma main à couper. Tout cela n’est pas très clair. Pourquoi par exemple se faire appeler souris à miel alors que vous êtes parfaitement incapable de vous attaquer à une ruche ? La vérité ne vous sied guère, personne n’a envie de croire à vos simagrées, nul n’est dupe de votre nature foncièrement schizoïde.

On ne peut pas dire que vos ailes de géant vous empêchent de marcher, alors vous sautillez, habile acrobate, de brindille en brindille. Votre cœur qui bat plus d’un millier de fois par minute est follement amoureux de ce double qui vous accompagne comme une ombre. Serez-vous un jour vous-même, ou ce qu’il en reste ?

Quand rien ne va plus dans le buisson qui constitue l’essentiel de votre univers, vous entrez en léthargie. C’est votre façon d’affronter les rugosités de l’existence. On ne peut vous reprocher de ne peser qu’une dizaine de grammes. Mais alors, pourquoi vos spermatozoïdes sont-ils les plus grands, produits par les vertébrés ? 0,356 millimètres ! Visibles à l’œil nu ! De qui se moque-t-on ?

Souris à miel célèbres

  • Angela Merkel la Mutti
  • Henri VIII dit Barbe Bleue
  • George W. Bush dit Jefe
  • Lionel Jospin dit Yoyo
  • Robert Charlebois dit Garou le fou
  • Jean-Paul Sartre dit ma chère petite âme
  • Jean-Jacques Rousseau le promeneur solitaire
  • Thomas Cruise Mapother IV alias Tom Cruise
  • Jean-Marie Le Pen le chatelain de Montretout
  • Antoine de Saint-Exupéry dit Pique la Lune

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Koala (21 juillet – 9 août)

Si vous êtes un koala, vous êtes de ceux qui savent tirer leur épingle du jeu. Après avoir servi de bouc émissaire au Temps du rêve, vous avez remis le couvert au début du siècle dernier où votre fourrure bourrée de tiques faisait fureur. Maintenant, le câlin de koala est coté en bourse.

Vous partagez avec votre compère le panda, la faculté d’émouvoir les foules. Comme lui, vous êtes tributaires des feuilles de certains arbres (eucalyptus versus bambou), comme lui vous êtes une grosse feignasse (d’aucuns disent que vous avez un caractère paisible). La femelle du panda ne s’occupe que d’un petit par portée, elle est trop fatiguée pour en faire davantage (les autres meurent, je vous rassure). Quant à vous, ce n’est peut-être pas pour rien qu’on vous appelle le paresseux australien. Il n’y a pas de fumée sans feu. Vous n’êtes pas dans votre assiette si vous n’avez pas vos vingt heures de sommeil. Et comme vous faites environ cent mètres par jour, ça vous fait tout de suite du vingt-cinq mètres par heure.

En parlant de feu, comme celui du panda, votre avenir est menacé. Vous êtes plutôt mignon et jouissez d’une forte popularité sur tous les continents. Mais vos grandes oreilles laineuses, votre pif proéminent et votre silhouette de maître Yoda en peignoir ne vous permettront pas d’échapper longtemps au réchauffement climatique. Vous mâchonnez des feuilles sans discontinuer pour vous hydrater mais les cystites et les chlamydias ne vont pas tarder à venir à bout de votre bonhommie. Beaucoup pensent que si vous en réchappez, alors eux-mêmes en réchapperont. C’est pour ça qu’on vous protège.

On ne va pas vous reprocher votre célébrité ; mais vous n’êtes pas sans savoir que la célébrité est un plat qui se mange chaud. En fait vous ne savez pas grand-chose. Votre grosse tête contient très peu de matière cérébrale. Contrairement à vos ancêtres dont le cerveau occupait toute la boîte crânienne, le vôtre est, selon Tim Flannery, « comme une paire de cerneaux de noix ratatinés en haut du tronc cérébral ». Vous préférez stocker de l’eau dans 40 % de votre caboche. Ça sent sa fin de race ou je ne m’y connais pas.

L’on ne saurait vous reprocher cette propension au repli sur soi et à la rétention, vous n’avez pas eu une enfance facile. Votre caractère accommodant, sinon naïf, recherche la facilité, les technologies de pointes et les gadgets : doigts opposables, griffes arrache-tiques, empreintes digitales, gland bifide, coussin de geisha pour votre cul bordé de nouille… Vous êtes bien sympathique, comme tous les êtres profondément superficiels.

Partisan du moindre effort vous privilégiez les vocalises à la lutte armée. Le moindre changement de votre environnement, somme toute limité, provoque chez vous des palpitations et des tremblements irrépressibles. Au Temps du rêve, vous avez déclaré : « Vous pouvez me tuer pour me manger, mais ma peau ne peut être ni dépecée, ni mes os brisés avant que je ne sois cuit ». Prédiction auto-réalisatrice : la recrudescence des feux de forêt semble s’accorder funestement à votre nature victimaire profonde.

Très tôt dans la famille il a fallu apprendre à s’accrocher. Et c’est ce que vous faite le mieux. Je fais allusion à votre poche abdominale qui s’ouvre vers l’arrière alors que vous grimpez à des arbres le plus souvent verticaux. Vous gardez la tête en l’air même quand vous en descendez. Mettons ça sur le compte de vos ancêtres, des marsupiaux terrestres probablement fouisseurs, à l’image de votre lointain cousin le wombat. Votre facilité à vous mettre en danger force le respect.

Koalas célèbres

  • Elizabeth Truss dite Liz
  • Simón Bolívar le Libertador amer
  • Ernest Hemingway dit Papa
  • Mick Jagger dit Votre Majesté
  • Benito Mussolini dit le Duce
  • Charlotte Lucy Ginsburg alias Charlotte Gainsbourg

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Dasyure (10 août – 15 septembre)

Si vous êtes un dasyure (Dasyurus maculatus), autrement dit un petit mammifère arboricole et carnivore au pelage tacheté, vous ne vous laissez pas facilement apprivoiser. On vous appelle aussi le chat marsupial, quand ce n’est pas le tigre marsupial. Dasyurus maculatus est votre nom administratif, du grec dasus « velu » et oura « queue », et du latin macula « tache », de l’indo-européen commun *mel- « mal ».

Désolé de remonter si loin aux racines du mal mais l’on ne se fait pas impunément passer pour un chat, même avec une queue velue. Une martre ou un raton laveur ressemblent plus à un chat que vous. Vous avez tendance à tromper votre monde et à prendre des libertés avec le sens commun. Ce n’est pas parce que vous êtes le possédé officiel des félins dans les dessins animés, que vous devez vous croire tout permis. Vos accointances avec le malin ne vous seront d’aucun secours lorsqu’il sera question de gravir les marches cannoises. Votre queue velue ne fera pas le poids face à votre gueule de rat. Car il faut l’admettre, vous avez une tête de rat mon ami, et pour un chat, ça la fout mal. En son divin discernement, le créateur a pris soin de faire en sorte qu’on sache à qui l’on a affaire.

Vous dites que vous êtes arboricole mais l’on vous trouve plus souvent au sol, dans les forêts sclérophylles et le mallée. Il y a belle lurette que vous ne vous donnez plus la peine de monter dans les arbres pour dormir.

Vous dites que vous êtes carnivore mais vous vous nourrissez plus souvent de charogne que de chair fraîche (toujours cette obsession de péter plus haut que votre arrière-train). Vous savez joindre l’utile à l’agréable et ne manquez jamais une occasion de vous faire remarquer en fréquentant le bord des routes où les cadavres de marsupiaux écrasés abondent. Vous vous attaquez toutefois aux petits vertébrés sans défense, maigres rongeurs, oiseaux imprudents, lézards paresseux, serpents hypnotiseurs, crapauds flatteurs. Vous ne boudez pas non plus les arthropodes, les insectes, les écrevisses d’eau douce et les fruits. Des fruits spéciaux pour carnivores, bien sûr.

A la faveur de la nuit, le « tigre » au palais délicat mène une double vie dans les décharges, à la recherche de mets faisandés. Résultat, les mâles préfèrent passer de longues heures à se reposer au soleil plutôt qu’à s’occuper de leur progéniture c’est votre seul point commun avec les félins. A défaut d’être un gros matou, vous êtes un gros mytho.

Dasyures célèbres

  • William Clinton alias Bill Clinton
  • Beyoncé Knowles dite Honey Bee
  • Marco Polo dit Messer Millione
  • Manuel Valls dit Pepe
  • François Hollande dit Flanby
  • Fidel Castro le Líder máximo
  • Madonna la reine de la pop
  • Louis XIV le Roi-Soleil
  • Louis XVI le restaurateur de la liberté
  • Michael Jackson The King of the Pop
  • le Cardinal Richelieu dit Son Éminence
  • Napoléon Bonaparte le petit caporal
  • Davy Crockett le symbole de l’ouest américain
  • Raymond Thierry Liebling alias Roman Polanski
  • Saïd Kouachi auteur, avec son frère, de l’attentat contre Charlie hebdo
  • Anjezë Gonxhe Bojaxhiu, sainte Teresa de Calcutta dite Mère Teresa

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Couscous tacheté (16 septembre – 30 octobre)

Si vous êtes un couscous tacheté, vous aimez qu’on ne vienne pas mettre le nez dans vos affaires. Vous vivez à l’écart des grands courants de pensée, concentré sur des activités secrètes souvent répréhensibles.

Votre queue puissante, longue et préhensile vous donne dans la vie une assurance effrayante. Elle vous permet d’avoir les mains libres. Des mains de grand professionnel, dotées de pouces opposables et de longues griffes qui ne sont pas de nature à rassurer les petits animaux qui passent à votre portée. Curieusement, votre visage naturellement inexpressif ne change pas de physionomie lorsque vous étranglez un oisillon avec méthode, calmement, sans hâte. Aucun tressaillement ne parcourt vos petites oreilles. Dans un mimétisme ignoble, vos globes oculaires saillants restent saillants – comme si c’était votre cou qui était comprimé -, lorsque vous plongez votre regard dans celui de votre victime. Vous procédez nuitamment avec lenteur, à l’abri des regards indiscrets, dans les feuillages épais où vous passez votre vie.

Vos yeux rapprochés, bourrés d’humanité, portent sur le monde un regard à la fois doux et objectif d’assassin présumé. Vous avez très peu de chance de vous faire prendre, les taches de votre pelage vous rendant pour ainsi dire invisible. Derrière cette épaisse fourrure longue et laineuse, se cache un cynique accompli. L’extrémité enroulée et dépourvue de poils de votre queue vous permet, à l’occasion, d’assouvir votre exhibitionnisme refoulé.

Comme tous les tueurs en série, vous avez le sens du détail jusqu’à l’obsession, vous êtes soucieux de votre apparence et de votre bienêtre, vous mangez équilibré pour rester en bonne santé, feuilles, fruits, fleurs, œufs, oisillons et toutes sortes d’animaux sans défense, de petite taille de préférence. Votre hygiène de vie est irréprochable. Vous passez vos journées à dormir dans la fourche d’un arbre pour être d’attaque, la nuit venue.

Quant à vos amours, ils sont d’un soir, tout au long de l’année. Je n’ai pas de conseil à vous donner tant votre vie est un modèle d’équilibre. Même lorsque vous aurez disparu, vous serez encore présent dans la mémoire des grands arbres. Ne soyez pas complexé par la petite taille de vos oricules, elle est la clé de votre physionomie rassurante.

Couscous tachetés célèbres

  • Pablo Picasso le Petit Goya
  • Bill Gates the Gateskeeper
  • Joseph Goebbels le bélier
  • Paul Valéry poète officiel
  • François Mitterrand dit Tonton
  • Silvio Berlusconi il Cavaliere
  • Brigitte Bardot dite BB
  • Gandhi le Mahatma
  • John Lennon le père des Beatles
  • Luciano Pavarotti dit Big P
  • Margaret Thatcher la Dame de fer
  • Béatrice Martin dit Cœur de pirate
  • Jacques Martin le Petit Rapporteur
  • Rita Hayworth la déesse de l’amour
  • Guy Georges la bête de la Bastille
  • Gilles de Rais dit le Barbe bleue nantais
  • Mohamed Merah le tueur au scooter
  • Heinrich Himmler dit le fidèle Heinrich
  • Leonard Cohen le Prince du pessimisme

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Dendrolague (31 octobre – 22 novembre)

Si vous êtes un dendrolague, autrement dit un kangourou arboricole, soit vous ne savez pas ce que vous voulez, soit vous estimez qu’il n’y a que les koalas qui ne changent pas d’avis. En effet, dans un lointain passé, tous les kangourous vivaient dans les arbres. Puis certains se sont risqué sur le sol inhospitalier. Ne serait-ce que pour migrer vers des forêts plus accueillantes, ou pour profiter des plaines herbeuses qui gagnaient sur les forêts (allez savoir). Ceux qui avaient de grands pieds leur permettant d’effectuer des bonds suffisamment performants pour couvrir rapidement les distances à parcourir sans se faire attraper par leurs amis carnivores, fondèrent une race nouvelle. La sélection naturelle aidant, l’on vit émerger une population courte de bras, aux longs pieds et aux postérieurs puissants qui put profiter des gazons sans dommages.

Quelle mouche a donc piqué les dendrolagues qui décidèrent un beau jour de regagner les frondaisons ? Des négociations avec des prédateurs devenus plus performants sont-elles restées sans suite (l’on sait que la conciliation et la non-violence sont vos valeurs cardinales). La désertification les conduisit-elle jusqu’aux dernières forêts sous le couvert desquelles il eut été dommage de se laisser mourir de faim ? Toujours est-il qu’ils entreprirent de grimper aux arbres pour sauver leurs fesses (toujours elles). Surtout ceux qui avaient des griffes puissantes et dont les avant-bras n’étaient pas trop atrophiés. Toujours bien disposée, la sélection naturelle fit émerger une population conforme à celle que nous connaissons : pattes arrière massives et pattes avant puissantes, pieds plus courts et plus larges, avec de grandes griffes et des coussinets plantaires adhérents.

Une très longue queue est venue améliorer votre équilibre, notamment lors de sauts d’arbre en arbre pouvant atteindre neuf mètres. Son effet parachute vous permet également de vous laisser tomber sur le sol d’une hauteur de dix-huit mètres en gardant votre ossature indemne. Et cela les yeux bandés, s’il vous plait ! Comme beaucoup d’arboricoles, vous attendez la fraîcheur de la nuit pour vaquer à vos activités.

L’on peut affirmer qu’en devenant acrobate, le dendrolague est devenu la version accomplie du kangourou. Vous avez le goût de la performance et des salles de sport. Vous savez prendre le meilleur de chacun pour améliorer vos compétences. Il faut vous voir coulisser comme un anneau le long d’un doigt, encerclant les troncs de vos bras musclés et vous propulsant au moyen de vos puissantes pattes arrière.

À la différence des autres macropodes, vous pouvez avancer vos pattes alternativement, ce qui vous permet de marcher dans les arbres et sur le sol sans avoir mal aux pieds comme la petite sirène. Vous trouvez un peu ridicule vos ancêtres kangourou qui ne procèdent que par bonds. Mais vous ne le dites pas car vous êtes respectueux, vous n’oubliez pas d’où vous venez et par-dessus tout, vous ne voudriez faire de la peine à qui que ce soit.

Cette aisance acquise en milieu arboricole fait de vous un être un peu à part, un peu trop musclé, un peu trop à l’aise dans son corps, un peu trop dans sa bulle d’adrénaline, à l’image des beaux surfeurs qui vivent sur les plages australiennes.

Cependant, vous ne détestez pas les descentes en ville pour ramasser les fruits tombés. Vous n’aimez pas le gâchis. Feuilles, fruits, graines, fleurs, gommes arboricoles, écorces, œufs, oisillons constituent votre régime de sportif de haut niveau. Votre denture plus adaptée à la dilacération des feuilles qu’à la tonte de l’herbe vous permet de remplir vos grands estomacs qui servent de cuves de fermentation, un peu comme chez les ruminants.

Mais lorsque vous touchez le sol où vous vous déplacez relativement facilement en bondissant ou en marchant, votre silhouette prête à sourire. Vous le savez et vous vous en amusez (fair-play, naturellement). Vous avancez maladroitement, le corps fortement incliné vers l’avant, tel le Rapetout, pour contrebalancer le poids de votre queue (même s’il aime se remplir les poches, le Rapetout n’est pas un marsupial). Un peu comme ces mordus de parapentes qui transportent leur aile encombrante, froissée dans un gros sac, tels des hannetons de mai.

Quoi qu’il en soit, vous donnez envie d’un monde où tout serait plus simple. Pour couronner le tout, votre sens de la justice et de la conciliation vous ont donné l’idée des congés payés. Bien que vous viviez votre passion en solitaire, vous passez une semaine avec votre partenaire, la saison des amours venue. On a hâte que vous nous racontiez !

Dendrolagues célèbres

  • Joe Biden dit Amtrak Joe
  • Martin Luther l’antisémite
  • François-Marie Arouet dit Voltaire
  • Maria Skłodowska alias Marie Curie
  • Leonardo DiCaprio dit Pumpkin-hea
  • Charles de Gaulle l’Homme du 18 juin
  • Joseph Raymond McCarthy dit Tail-Gunner Joe
  • Marie-Antoinette d’Autriche dite l’Autrichienne
  • Charles III ex Prince Charles de Galles dit Grandpa Wales
  • Vladimir Poutine le petit-fils du cuisinier de Lénine

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Cousou (23 novembre – 29 novembre)

Si vous êtes un cousou, vous êtes connu comme le loup blanc. Signe d’une grande popularité, vous êtes connu sous des noms différents : trichosurus vulpecula (renard poilu), phalanger-renard, phalanger vulpin (du latin vulpes « renard »), phalanger commun, opossum d’Australie, opossum à queue en brosse, cousou, possum. Cette liste n’est sans doute pas exhaustive et est amenée à évoluer.

On ne parle que de vous, et ce n’est pas en bien. Le pire c’est que vous n’y êtes pour rien. Il y a de quoi se révolter ! Il vous prend parfois l’envie de tout démolir. Comment tout cela a-t-il commencé ? Reprenons par le début. Est-ce votre faute si des individus à courte vue ont décidé de vous introduire sur un territoire où vous n’aviez pas de prédateur, dans le seul but de faire des manteaux avec votre fourrure ! À quoi s’attendaient-ils ? C’était cousou de fil blanc ! Vous n’êtes pas de ceux qui se laissent manger la laine sur le dos. Comment avez-vous réagi ?

Vous avez commencé par enrichir votre régime alimentaire, à la base composé de fruits, d’insectes, d’œufs et d’oisillons, en y ajoutant le porcelet. Oui, le porcelet. Et ça a tout de suite donné une autre stature à votre personnage. On a commencé à vous regarder d’un œil, sinon respectueux, du moins circonspect.

Vous n’avez pas hésité à sortir de votre zone de confort et à éduquer votre palais. Vous appréciez la vie sans complexe ni fausse pudeur et refusez de vous laisser victimiser. Vous savez où croquer dans le gâteau pour mieux récupérer la cerise. Vous comprenez clairement où sont vos intérêts. Comme votre cousin couscous, vous appartenez à la grande famille des marsupiaux arboricoles à queue préhensile, mais contrairement à lui vous avez décidé d’agir au grand jour. Vous ne supportez pas les injustices et vous demandez réparation.

En l’espèce, vos représailles ont consisté à piller les nids, lacérer les arbres pour les faire crever et transmettre la tuberculose bovine. Vous êtes devenu la célébrité à abattre. Votre grande sensibilité vous désigne souvent comme bouc émissaire. Prenez garde que votre sens de la justice ne vous fasse dériver vers une forme d’extrémisme.

Vous soignez votre image, votre look faunesque de Pikachu mâtiné de Gremlin n’est pas étranger à votre succès. Depuis les années 90, des peluches « scratched possum » représentant un possum écrasé portant une trace de pneu sont vendues en Nouvelle-Zélande pour encourager la population à vous éradiquer. Vous prenez la chose avec humour. Vous faites partie de ceux qui ne lâchent rien. Votre devise : « Niquera bien qui niquera le dernier. »

Cousous célèbres

  • Bruce Lee dit petit dragon
  • Augusto Pinochet dictateur Chilien
  • Edouard Philippe dit Kung-Fu Panda
  • Jacques Chirac dit 5 minutes douche comprise
  • Chérif Kouachi auteur, avec son frère, de l’attentat contre Charlie hebdo

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Numbat (30 novembre – 17 décembre)

Si vous êtes un numbat, vous êtes une personne pas compliquée qui cherche à simplifier sa vie au maximum. On vous appelle aussi le fourmilier marsupial, ce qui est incorrecte car vous vous nourrissez exclusivement de termites. Mais vous n’en avez cure. Votre seule préoccupation est de trouver des termites bien dodus. D’autres vous appellent le myrmécobie à bandes. Ce qui est à moitié faux, relativement au grec ancien múrmêx « fourmi ».

Tous les aventuriers ne possèdent pas une culture encyclopédique. On préfère voir leurs gros biscoteaux exceller dans le maniement de la machette. Le premier qui vous a vu a sans doute pris les termites pour des fourmis ; ou bien, ne connaissant pas le terme termite, l’a remplacé par « fourmis » afin de ne pas passer pour un plouc inculte et s’assurer de toucher les gages promis par l’institut qui l’avait invité à relater ses découvertes extraordinaires devant les sommités de l’académie qui vous baptiserais myrmécobie. Heureusement ils se sont rattrapés en précisant « à bandes ». 

Votre pelage court, raide et peu dense, qui ne vous protège guère contre mouches, tiques et mites, est parcouru par quatre à onze bandes transversales blanches, nettes et larges sur la croupe et de moins en moins visibles à l’avant du corps, à mesure qu’il passe du noir au brun-roux. Ces bandes ne peuvent pas servir à déterminer votre âge car votre longévité ne dépasse pas quatre ans. Vous ne vivez pas non plus en bande. Votre apparente rusticité cacherait-elle une forme de coquetterie ?

Ne vous excusez pas de demander pardon. Assumez votre nature et montrez-nous avec fierté comment votre langue étroite, guidée par un maxillaire dégénéré aux dents non fonctionnelles et incapables de mâcher, est prompte à extraire les termites de leurs galeries. Je vous raconte tout ça mais je ne suis pas dupe de votre silence poli. Vous êtes une personne respectueuse. Vous avez été élevée à la dure.

Si l’on dit que vous êtes un marsupial, c’est uniquement parce qu’on n’a pas pris la peine d’inventer un nom approprié à votre complexion : Madame ne procède pas de poche ! En compagnie de vos trois jumeaux, vous êtes resté accroché par la bouche à un tétin recouvert de poils dorés pendant six mois, en serrant la bouche et les fesses.

A part ça, vous vivez à l’heure des termites. La seule marque de confiance en vous est cette courte sieste que vous vous accordez pendant l’heure la plus chaude de l’après-midi. Votre museau taillé comme un crayon mine, semble avoir pris le contrôle de la destinée erratique du marsupial dépourvu de poche auquel il manque les dents que vous vous obstinez à rester. L’œuvre d’art est un paradoxe et vous en êtes une, donc un ! Je ne sais pas vraiment comment vous redonner confiance en vous. Vous ne demandez rien à personnes mais je sais que les chats et les chiens introduits pas les colons vous mènent la vie dure. Il faut faire avec. Je sais qu’on peut compter sur votre résignation.

Numbats célèbres

  • Winston Churchill le vieux lion
  • Pablo Escobar le roi de la cocaïne
  • Francisco Franco dit Franquito
  • Ludwig van Beethoven l’Espagnol
  • Britney Spears the Princess of pop
  • Walter Elias Disney dit Walt Disney
  • James Douglas Morrison The Lizard King
  • Allan Stewart Konigsberg dit Woody Allen
  • Jean-Michel Blanquer dit Jean-Michel Apeuprès
  • Gérard de Villiers père de Son Altesse Sérénissime le prince Malko Linge

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Kangourou (18 décembre – 18 janvier)

Si vous êtes un kangourou, vous avez tout compris. Certains vous chassent, vous mangent, vous harcellent, vous déciment, vous édulcorent, vous dépècent, vous détériorent, vous brutalisent mais votre espèce est en pleine expansion (cinquante millions de consommateurs coupant l’herbe sous le pied des moutons). Vous existez sous toutes les formes : roux, gris, antilope, géant, noir, agile, à raie noire, de l’ouest, à lunette, rayé, à pieds jaunes, terne, à oreilles courtes, à queue touffue, à queue en brosse, à col pourpre, bicolore, à pattes rouges, à ventre rouge, à queue courte, à cou rouge (red neck), à queue cornée, des montagnes…

Vous suivez l’expansions des surfaces agricoles, profitant des points d’eau et des cultures céréalières. Vous êtes incontestablement le marsupial qui a le mieux réussi. Extraordinairement adapté aux conditions de vie extrêmes, vous pouvez rester des mois sans boire et êtes capable de supporter des températures de plus de 40 °C. Vous êtes les rois du bush et proliférez dans tout le pays.

Par ailleurs, vous n’avez pas que des ennemis. Vous restez le symbole le plus populaire d’Australie (vous touchez des droits sur toutes les silhouettes de kangourou qu’on affiche un peu partout). De nombreuses associations se sont fait une spécialité de sauver les jeunes dont les mères ont été abattues.

Vous êtes au taquet en matière de reproduction. Vous n’avez qu’une seule saison des amours mais elle dure toute l’année. Grâce au vagin en forme de bretzel de madame, une larve qui descend par le canal central ne risque pas de perturber la progression des spermatozoïdes acheminés par les canaux latéraux. Désolé de casser l’ambiance mais l’interface est constituée d’un seul conduit, même si le pénis de monsieur est bifide.

Un bretzel

L’on pourrait supposer que chacune des pointes doive pénétrer respectivement dans chacun des deux conduits latéraux. Si c’était le cas, alors les plans de symétrie bilatérale des deux partenaires devraient être confondus pendant le coït. Le Kâmasûtra du kangourou aurait alors l’épaisseur de l’écorce de l’érable cannelle. Mais cette essence ne pousse pas sur la terre australienne, le kangourou est un être qui ne se livre pas, sa sexualité, qui reste à découvrir, nous réserve encore bien des surprises.

Un mâle féconde en moyenne vingt femelles, tant qu’il reste le champion du coin de boxe française. De leur côté, les femelles stockent les embryons pour dégainer dès que la sécheresse leur laisse un peu de répit (la sécheresse est un excellent moyen de contraception). Elles peuvent avoir un jeune dans la poche, un embryon fixé à une tétine, et un autre en réserve dans son utérus à deux coups, prêt à prendre la relève en cas de défection. Les tétines délivrent des laits différents, adaptés au stade de développement de chacun.

Sans votre queue massive, vous vous déplaceriez en faisant des saltos avant, ce qui à la longue pourrait vous donner le tournis et mettre votre espèce en péril. Vous avez su y remédier.

Vous êtes un animal nocturne mais l’on vous photographie souvent de jour, quand vous faites la sieste. On vous surprend alors dans des pauses lascives qui mettent en valeur vos jambes magnifiques. Votre estime de soi est à toute épreuve.

 l’âge adulte vous n’avez pas vraiment de prédateurs (excepté l’homme) grâce à votre force au combat, votre grande rapidité et votre agilité à bondir. Vous excellez à la savate et êtes passés maîtres dans l’art de noyer les chiens.

Votre réputation est internationale. La mondialisation ne vous fait pas peur. On apprécie votre viande pour sa valeur gustative et sa faible teneur en graisse. Votre cuir est réputé pour être le plus fin, le plus souple et le plus résistant ; les grands joueurs de football possèdent tous des chaussures en cuir de kangourou. Vous pourriez en prendre ombrage mais le soleil ne vous fait pas peur et vous préférez vous en léchez les avant-bras. Ne changez rien. Le réchauffement climatique fait de vous un maître du monde potentiel.

Kangourous célèbres

  • Brad Pitt l’amant
  • Édith Piaf la môme
  • Gérard Depardieu dit Pétarou
  • Elvis Presley The King
  • Emmanuel Macron dit Jupiter
  • Kim Jong-un l’élève Pak Un
  • Marcel Petiot le Docteur Satan
  • Hermann Göring le Roi des Aulnes
  • Jeanne d’Arc la pucelle d’Orléans
  • Martin Luther King Jr. dit MLK
  • Al Capone dit Scarface
  • Eldrick Tont Woods dit Tiger Woods
  • Michael Schumacher le Baron Rouge
  • Henri Ier de Guise dit Henri le Balafré
  • Joseph Staline le Petit Père des peuples
  • Jacques Mesrine l’homme aux mille visages
  • Vanessa Paradis

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Quokka (19 janvier – 15 février)

Si vous êtes un quokka, vous êtes le plus heureux du monde. Votre sourire fait craquer les enfants, les jeunes, les moins jeunes, les pas jeunes du tout et même quelques morts dans leurs cercueils. Votre insulte préférée est « pas de melon à queue courte ». Ça ne veut rien dire mais vous semblez y tenir. Personne n’a envie de vous contrarier.

Les premiers européens à vous avoir découverts sur l’île de beauté que vous habitez, vous ont décrit comme un chat sauvage ressemblant à une civette, puis comme un rat de la taille d’un chat. Cette confusion a donné son nom à l’île de Rottnest Island où vous pullulez (« Rotte nest » signifie « nid de rats »). Le fait est que de dos vous ressemblez à un gros rat. Je vous assure. Votre fourrure au poil grossier d’un brun gris n’arrange pas les choses. On vous appelle aussi wallaby des broussailles à queue courte. Mais si votre queue est courte par rapport à celle des autres marsupiaux à grands pieds, elle reste suffisamment longue pour ressembler à celle d’un rat. Je n’ai rien contre les rats. Je tiens à le crier bien fort.

Quoi qu’il en soit, de face, vous dandinez de bonheur. Il faut avoir vu au crépuscule une bande d’une centaine de ces marionnettes poilues quitter leur abri de broussailles épineuses d’acanthocarpus pour les zones d’habitation denses, avançant de leur étrange démarche pentapédale d’handicapé en prenant appui sur leur queue, arborant le même sourire radieux figé dans un halètement permanant. Ça fait flipper. D’autant plus que les quokkas n’ont pas peur des humains et que leur ambition sociale est démesurée.

Janus à courte queue, vous n’hésitez pas à mordre la main que l’on vous tend, après avoir prélevé la nourriture qu’elle contenait. Face à un danger, la femelle quokka n’hésite pas à expulser sa progéniture de sa poche pour faire diversion et s’échapper. S’il y a bien un animal dont on doit se méfier, c’est du Quokka. Je ne suis pas dupe de votre légèreté qui dissimule une âme toxique. Craignons le jour où vous déciderez de quitter votre île pour envahir le monde. Si ce n’est déjà fait. Combien de sourires donnent-ils déjà le change pour faire oublier un poil rêche et une queue courte ?

Quokkas célèbres

  • Nicolas Sarkozy dit Raymond
  • Ronald Reagan The Gipper
  • Grigori Raspoutine le diable saint
  • Marcel Dassault ex Bloch
  • Christian Dior le couturier des stars
  • Shakira l’hyperactive
  • Bob Marley The King of reggae
  • Boris Eltsine dit tsar Boris
  • Franklin Delano Roosevelt dit Teddy
  • Emile Louis le boucher de l’Yonne
  • Wolfgang Amade Mozart dit Amadeus
  • Virginia Woolf l’Ouseuse magnifique (looseuse)
  • Nicolae Ceaușescu Conducator, Danube de la pensée, doux baiser de la terre
  • André Citroën le Henry Ford européen
  • Jules Verne l’auteur de langue française le plus traduit dans le monde
  • Mia Farrow la rose pourpre du Caire
  • Charles Robert Darwin l’homme qui marche avec Henslow

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Bandicoot (16 février – 11 mars)

Si vous êtes un bandicoot vos mensurations, y compris celles de vos oreilles, rappellent celles d’un lapin (il y en a surement un parmi vos connaissances). Votre postérieur adapté à la course, au saut, mais aussi au fouissement est souvent décoré de rayures m’as-tu-vue. Votre agitation peut laisser croire que vous avez quelque chose à cacher, mais il n’en est rien.

Votre goût pour la célébrité vous rend sympathique et vous ne manquez pas de followers. Ce qui n’était pas gagné, compte tenu de votre museau de fouine qui trahit votre mesquinerie sournoise et votre manque de discrétion. Votre destin a basculé avec l’avènement de la chirurgie esthétique. En Australie, tout médecin agréé par l’Australian Health Practitioner Regulation Agency (Ahpra) peut pratiquer la chirurgie esthétique sans formation complémentaire. Un pédiatre peut pratiquer une liposuccion, ou un psychiatre, un lifting brésilien des fesses. Le résultat n’est pas toujours à la hauteur : certains patients se sont retrouvés avec un nez en forme de menton et vice versa. Mais globalement, les bandicoots, dont vous faites partie, peuvent être satisfaits.

Jules Verne avait détecté chez vous cette capacité à nuire à la paix des ménages. Vous avez une conception très personnelle de la fraternité et de l’intérêt commun. Vous faites croire que vous vous nourrissez exclusivement d’invertébrés et de tubercules mais vous êtes en réalité un convive avide de mondanités qui sait très bien s’adapter (autrement dit, un pique-assiette).

Vous pouvez être sujet à des crises de démence qui se traduisent par des séries de sauts verticaux qui ne tardent pas à vous épuiser et vous laisser pour mort sur le carrelage de la salle de bain. Vous supportez mal la cocaïne mais c’est plus fort que vous. Votre quatrième doigt hypertrophié vous permet de tirer des lignes au cordeau. Vos autres doigts, le plus souvent atrophiés, ont fait de vous un bon à rien. Vous vivez la nuit et passez la journée à récupérer, dans un studio minable et mal tenu. Vous ne faites pas de vieux os et mourrez dans un trou, oublié de tous. Vous devez vous ressaisir.

Bandicoots célèbres

  • Mikhaïl Gorbatchev dit Gorbi
  • Antonio Vivaldi le Prêtre roux
  • Pol Pot le frère numéro un
  • Charles VII le Bien Servi
  • Oussama ben Laden le caïd
  • Steve Jobs le visionnaire
  • Frédéric Chopin dit Chopinet
  • Jean-Bedel Bokassa le Soudard
  • Reinhard Heydrich le Boucher de Prague
  • Elizabeth Taylor la reine aux yeux violets
  • Savinien de Cyrano de Bergerac l’audacieux
  • Victor Hugo le boss
  • Ariel Sharon le bulldozer
  • Amedy Coulibaly le tueur de l’Hyper Cacher
  • Nicolas Copernic le moine astronome héliocentrique

Devinette : quel est le point commun entre Mikhaïl Gorbatchev et Antonio Vivaldi ? Réponse : ils apprécient les quatre saisons (cf. la pub de Gorbi pour Pizza Hut).

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Taupe marsupiale (12 mars – 18 avril)

Si vous êtes une taupe marsupiale, vous passez le plus clair de votre temps sous terre : métropolitain, grandes surfaces, galeries marchandes, centres commerciaux…

Votre mode de vie ne signifie pas que vous n’avez aucune conscience des sphères étoilées. Bien au contraire, votre intuition des choses du cosmos est remarquable. Vos galeries sont alignées sur les axes telluriques de la planète et une géographie sidérale mystérieuse guide vos grands travaux.

Vous détestez l’eau et les courants d’air et êtes adeptes du fengshui. Vous avez développé une vie intérieure riche et complexe que seules un gros orage peut remettre en question. Vous ne remontez à la surface qu’occasionnellement, pour un baptême ou une circoncision.

On prend souvent à tort votre inclination à l’enfouissement pour de la passivité, voire de l’indifférence. Nul autre que vous n’est plus préoccupé par l’avenir de cette planète que vous explorez en tous sens dans ses parties les plus secrètes. Vous êtes persuadé que les solutions aux problèmes résident au fond des problèmes. Alors, vous creusez dans l’urgence, avec détermination, sans toutefois vous départir des derniers poils dorés qui vous restent.

Vous êtes globalement assez peu soucieux des apparences. Vos yeux réduits à l’état de lentilles vestigiales n’ont pas le pouvoir de séduction de ceux d’un WentWorth Miller, ni même d’un Di Caprio. Ne possédant pas d’oreilles externes vous ne risquez pas de vous transformer en sapin de Noël. Votre tête conique, équipée d’un bouclier corné sur le museau, est taillée pour le fouissage. Même si vous admirez les écureuils qui paradent dans vos séries télé préférées, pour rien au monde vous ne voudriez posséder une queue semblable. Le moignon glabre qui termine votre corps tubulaire vous donne toute satisfaction.

Si votre poche marsupiale s’ouvre vers l’arrière, ce n’est pas parce que vous ne vous intéressez pas au cahier de texte de vos enfants, mais pour éviter qu’elle se remplisse de sable lorsque vous creusez.

Taupes marsupiales célèbres

  • Didier Raoult l’enchanteur
  • Albert Einstein le simplet
  • Bruce Willis dit Bruno
  • Céline Dion la Queen
  • Charlemagne le Grand
  • Marlon Brando dit Bud
  • Charlie Chaplin dit Charlot
  • Francis Ford Coppola dit Dad
  • Léonard de Vinci le polymathe
  • Marguerite Duras dit Messaline
  • Arlette Laguiller dite camarade Bizet
  • Michel Fourniret l’ogre des Ardennes
  • René Descartes alias Perronii toparcha
  • Raffaello Sanzio da Urbino dit Raphaël
  • Joseph Aloisius Ratzinger dit Benoît XVI
  • Jean-Vincent Placé le sénateur encore vert
  • Henri Désiré Landru le Barbe-Bleue de Gambais
  • Stefani Joanne Angelina Germanotta dit Lady Gaga

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NOTES


L’écorce de l’érable cannelle a la propriété d’être très mince.


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