Maison des Moulins


Un musée amusant situé dans la région de Limoges, où des moulins de toutes sortes ont été reproduits à l’échelle un dixième par un petit fils de meunier.

La plupart fonctionnaient grâce à un réseau de canaux les approvisionnant en eau.

Suite au décès du conservateur, le musée a été fermé.

Visite non guidée

La visite virtuelle ci-dessus est accessible sur Google Drive (peut-être faut-il avoir un compte Google pour y accéder).

Vous pouvez lancer la vidéo sur votre ordinateur et lire au fur et à mesure, les commentaires de la visite guidée, sur votre smartphone.

Visite guidée

(dans le même ordre que la vidéo ci-dessus)

Bonjour. Avant que les derniers moulins ne disparaissent, et avec eux les témoins vivants d’un passé pas si lointain, j’ai voulu, en souvenir de mon Grand-père qui était meunier en Mayenne, faire connaître aux jeunes générations les moulins d’autrefois. Vous allez découvrir différentes façons d’utiliser la nature et des principes de mécanique, mis au point il y plus de 1000 ans, que l’homme moderne utilise encore sans le savoir. Se moderniser, oui, m’ont dit les vieux meuniers, mais pas au détriment de la nature comme c’est souvent le cas à notre époque. Car ça se retournera toujours contre l’homme. J’essaie chaque année de vous présenter un nouveau moulin qui vient s’ajouter aux autres. Merci d’être venu, et si ce petit voyage dans le passé vous a plu, faites-nous connaître.


Moulin à roue à augets verticale

Ce moulin à roue à augets était situé sur la rivière La Combade entre Châteauneuf-La-Forêt et Masléon. Il est équipé d’une roue à augets verticale. L’eau arrive par le dessus, remplit les augets, et c’est le poids de l’eau qui entraîne la roue. Dans ce modèle, elle atteint un diamètre de 6 mètres. Elle entraîne, montée sur son axe, un grand engrenage de bois appelé rouet qui tourne à la même vitesse que la roue.

Ce rouet entraîne à son tour des engrenages plus petits, appelés lanternes, qui par leurs axes entraînent les meules. Ce moulin est équipé de deux meules horizontales pour produire la farine, et d’une meule verticale, souvent appelée « mouton », pour broyer les noix afin de faire de l’huile.


Moulin broyeur à traction animale

7 ans dans la Mayenne

J’ai connu ce moulin en Mayenne où mon grand-père paternel était meunier. Il faisait de la farine et aussi du cidre. Avec ce moulin, il broyait les pommes avant de les mettre au pressoir pour en extraire le jus. Ce moulin était très répandu en France, mais aussi dans d’autres pays. La meule verticale entrainée par le cheval roule dans des auges de pierre qui, mises bout à bout, forment une couronne de 5 mètres de diamètre. On remplissait ces auges avec les pommes qui étaient broyées au passage de la meule. Dans certains pays on se servait aussi de ce genre de moulin pour broyer la canne à sucre. Avant l’ère de la vapeur, dans les carrières de pierres, ce moulin équipé d’une meule de plusieurs tonnes servait à broyer les pierres.


Moulin à pâte à papier

Voici un moulin à pâte à papier, comme celui de Richard de Bas dans le Puy de Dôme. Il fonctionne toujours et on peut le visiter. La force motrice est l’eau qui entraîne une roue à augets.

L’axe de cette roue fait tourner un long cylindre horizontal sur lequel sont disposés des sortes d’ergots appelés cames. En tournant, ces cames soulèvent des maillets de bois qui retombent alternativement dans des auges de pierres. Ces maillets vont réduire en pâte des chiffons de coton ou de lin qui ont déjà subi un traitement et qui ont été placés dans les auges. La pâte obtenue est ensuite transférée dans une cuve remplie d’eau chaude, puis avec un tamis on récolte de fines pellicules de ce mélange ; ce sont les futures feuilles. Elles subiront divers traitements et seront mises à sécher sur des cordes dans les greniers du moulin.


Moulin à bras

Voici un moulin à bras actionné par deux hommes pour moudre les grains. On en trouve encore quelques-uns en Thaïlande. Sur l’axe qui est animé à la force des bras, on remarque un vilebrequin.

C’est une sorte de manivelle qui permet de transformer un mouvement alternatif en mouvement rotatif. Dans ce moulin, il permet de faire tourner un axe. Le moteur à pistons de nos voitures utilise le même principe pour transformer le mouvement alternatif des pistons en mouvement circulaire des roues. Dans ce moulin, la poulie motrice transmet son mouvement à l’aide d’une courroie, à une autre poulie qui, avec son axe, fait tourner une meule pour écraser les grains. Ces moulins étaient très courants dans les casernes Romaines.


Moulin à deux rouets

Ce modèle de moulin se trouvait dans de nombreuses régions de France. Il est équipé d’un roue à augets alimentée en eau par le dessus. Dans le prolongement de l’axe de la roue, à l’intérieur du moulin, nous trouvons deux rouets. Un détail à signaler : ces rouets avaient un nombre impair de dents et les engrenages plus petits qu’ils entraînaient en avaient un nombre pair. De cette façon, ce n’était jamais les mêmes dents qui se rencontraient. Cela permettait une usure régulière de toutes les dents qui étaient en bois. Les dents de ce type se nommaient des alluchons. Dans ce moulin, nous avons à gauche une meule pour la farine et à droite une meule verticale qui servait à broyer les pommes avant de les mettre au pressoir pour faire le cidre.


Moulin bateau

En France, le dernier moulin bateau a disparu en 1894. Son origine remonte à Rome en 538 après J.C. L’origine des moulins est très ancienne puisque 2000 ans avant J.C. on parlait déjà de meules tournantes dans l’ancien testament.

Mais en fait, nul ne sait vraiment à quand ils remontent. Ce moulin est un bateau équipé d’une ou deux roues verticales, une de chaque côté de la coque : ce sont des roues à aubes, sortes de pales disposées autour de la roue. Chaque roue a une partie immergée sous la ligne de flottaison du bateau. Le bateau ne navigue pas, il est attaché à la rive. C’est le courant de la rivière qui appuie sur les aubes et entraîne la roue dans sa rotation. Les bateaux à vapeur à roues ont appliqué le principe inverse.


Moulin à roue horizontale

Nous voici en présence d’un petit moulin à roue horizontale, très commun dans les régions où l’on pouvait bénéficier d’une dénivellation importante entre le captage de l’eau par conduites forcées et son utilisation comme force motrice sous la forme d’un jet. Ce jet venait frapper les aubes de la roue, ce qui entraînait sa rotation. C’est encore ce principe qui est utilisé dans de nombreuses centrales E.D.F.. Les aubes, selon les modèles, avaient des formes différentes.

J’ai construit celui-ci d’après un plan de Léonard de Vinci datant du 15e siècle. Il n’y a pas d’engrenage dans ce moulin, c’est directement l’axe de la roue qui entraîne la meule à l’étage. Ce moulin permettait de produire la farine pour quatre ou cinq familles, ainsi que la farine pour les animaux.


Moulin scierie

Dans son Encyclopédie, P. Charpentier fait remonter la scie hydraulique à l’occupation romaine des Gaulles. Ici le principe de la came est utilisé pour créer le mouvement de la scie. Sur l’axe de la roue, à l’intérieur du moulin, des bras sont reliés deux par deux par une pièce de bois horizontale. En tournant, cette pièce soulève une came fixée sur la partie basse d’un cadre mobile sur lequel est fixée la lame. Entrainé par son poids, le cadre redescend et la lame entame alors la grume qui est fixée sur un chariot. Dans les premiers siècles, c’est le scieur qui, à l’aide d’un levier, poussait le chariot vers la lame. Ces autour du XVe siècle que l’avance automatique du chariot fut inventée. Ici, à droite du cadre, une roue dentée entraîne sur son axe un rouleau qui, par frottement sous le chariot, fait avancer ce dernier à chaque remontée du cadre : observez ce mécanisme aussi simple qu’ingénieux.


Moulin à roue horizontale avec 3 meules

J’ai construit ce moulin d’après des indications données dans le livre de Jean Orsateilli : « Les moulins ». On découvre une roue horizontale avec des aubes en forme de cuillère. Une fois de plus, c’est la pression de l’eau sous la forme d’un jet qui, venant frapper les aubes, va entraîner la roue. Dans ce moulin, on trouvait trois meules : une pour faire la farine de blé, une autre pour faire la farine de châtaigne et enfin la meule verticale pour extraire l’huile des olives. Il était possible de faire tourner deux meules à la fois, et chacune pouvait être arrêtée selon les besoins. Remarquez au premier plan le gros tambour qui sert de poulie. Il sert aussi de masse d’inertie pour équilibrer les forces mises en mouvement ; ce principe était connu depuis de nombreux siècles.


Moulin à vent à toiture pivotante

On trouve des moulins à vent en Asie depuis l’antiquité. En France, ils étaient présents autour de l’an mille. Dans le nord, le moulin de Hondschoote porte sur une poutre la date de 1127. Ici c’est un moulin tour, la toiture pivotante porte les ailes c’est le moulin de Daudet. Les ailes sont habillées de toiles que le meunier devait plier en fonction de la force du vent. À partir de 1850, les toiles étaient parfois remplacées par des planches qui, grâce à des leviers, pouvaient pivoter pour diminuer ou augmenter leur prise au vent.

C’est grâce à la queue du moulin sur laquelle on exerçait une poussée, que l’on faisait pivoter la toiture, ou le moulin tout entier. Dans celui de Daudet, c’est à l’aide d’un système intérieur que la toiture peut pivoter. On y faisait de la farine.


Moulin à vent entièrement pivotant

Ce moulin à vent ressemble à ceux de ta Beauce. Il est entièrement en bois Le meunier ne l’habitait pas. Comme les moulins à eau, les moulins à vent n’ont pas servi qu’à moudre les grains : ils ont été pour l’homme une force motrice. En Hollande par exemple, ils ont actionné des forges ou des pompes, ils ont foulé le lin, extrait de l’huile, broyé du kaolin, etc. Leur mécanisme plus ou moins complexe se composait principalement d’un rouet entraîné par l’axe des ailes.

Ce rouet entrainait à son tour un petit engrenage, la lanterne, qui permettait de renvoyer le mouvement vers le bas pour entraîner la meule. Par un mécanisme simple, le meunier se servait de la force du moulin pour monter les sacs à l’étage où se trouvaient les meules. Dans les moulins à farine, il existait un mécanisme pour régler l’écartement des meules en fonction de la grosseur des grains.


Moulin à traction animal

Ce moulin à traction animal a disparu de France mais il est encore très répandu en Asie et aux Indes. Les principes mécaniques restent les mêmes que les moulins précédents, seule la force motrice change. Nous constatons que dans les moulins les hommes ont su utiliser les forces que la nature a mis à leur disposition : l’eau avec ses rivières, ses chutes, la mer avec la force des marées qui était déjà utilisée il y a mille ans, le vent bien sûr et la force animale.

Pendant des milliers d’années, ces forces ont aidé l’homme à vivre une vie plus confortable, ces forces se renouvelant naturellement dans la nature, sans nuisances aucune, ni pour l’homme ni pour la nature. Aujourd’hui, l’homme veut plus, toujours plus ! A-t-on fait mieux ? Avons-nous pris le bon chemin ? On va dans la lune, mais en France des hommes ont faim.


Moulin à marée

La mer monte pendant 6 heures, et redescend durant les 6 heures suivantes. Grâce à ce mouvement, le meunier va remplir une baie fermée par une digue et percée d’une porte qui se soulève pour laisser passer l’eau, quand la mer monte. Quand la mer redescend, l’eau de la baie, qui veut s’échapper, appuie sur la porte qui se referme et l’eau de la baie reste ainsi prisonnière. Le meunier va utiliser cette eau pour faire tourner la roue de son moulin. Il attend la fin de la 3e heure de marée basse pour ouvrir une vanne qui va libérer l’eau de la baie. Cette eau va s’engouffrer dans un couloir de pierre appelé « coursier ». Le courant créé dans le coursier va entrainer la roue à aube du moulin qui va tourner durant les 3 dernières heures de la marée descendante et les 3 premières heures de la marée montante suivante.


Moulin à grand rouet

Ce moulin à farine animé par sa roue à augets faisait partie des nombreux moulins situés sur la Valane, petit ruisseau passant à Collonges-la-Rouge, en Corrèze. Les murs sont en pierre de taille de grès rouge, très caractéristique de cette région. Actuellement, ces anciens moulins sont tous en ruine, ou transformés en habitations. À l’intérieur, vous remarquerez le rouet de grande dimension, en raison du faible débit du ruisseau.


Noria

L’origine de la noria de courant est très lointaine. Elle tournait déjà en Asie il y a plus de 2000 ans. On a trouvé en Syrie, à Apamée, une mosaïque datant de 469 après J.C., représentant une noria. Vitruve, un siècle avant notre ère, en parle dans De Architectura. La noria sert à élever de l’eau dans un aqueduc. C’est le courant de la rivière, poussant sur les pales par en dessous, entraîne la roue.

Entre chaque pale se trouve une sorte de godet qui se remplit en passant dans l’eau. Quand ce godet arrive en haut, grâce à un bec verseur, il se vide dans l’aqueduc qui acheminera cette eau à de grandes distances. Certaines norias peuvent élever jusqu’à 200 mètres cubes en une heure. La hauteur d’élévation dépend du diamètre de la roue. En Svrie, à Hama, il existe encore plusieurs Norias, dont une de 20 mètres de diamètre. J’ai pu réaliser celle-ci grâce au savoir des maîtres artisans syriens et à l’institut français d’études arabes de Damas. Qu’ils en soient remerciés.


Moulin à pâte à papier où se trouve cette exposition

Ce moulin a fabriqué du papier avec de ta paille de seigle, de 1900 à 1936. C’était un papier marron qui servait aux bouchers pour envelopper la viande. La force motrice se compose de 3 turbines horizontales installées sous le bâtiment. Remarquez les vannes qui alimentent les turbines. Les 3 paires de meules verticales permettent de broyer la paille qui a déjà subi un traitement à base de chaux. La pâte est dirigée vers une fosse où se trouve un axe muni de bras. Elle est ensuite pompée pour être stockée dans une cuve se trouvant au-dessus de la fosse. Enfin, elle est pompée et acheminée par tuyaux vers une chaine de machines qui fabrique le papier. Ces machines se trouvaient ici-même, où se trouve actuellement cette exposition. Avant 1900, ce moulin était depuis des siècles, un moulin à farine.



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