L’Étoile à matelas (un conte assisté par ordinateur)


SOMMAIRE


L’intelligence artificielle

Je décide de tester Copilot, l’outil d’IA de Microsoft intégré à Word, bien décidé à jouer le jeu.

  1. Je demande à Copilot de me proposer un conte.
    • La première version (une page) propose une rencontre entre un prince et une étoile pour se débarrasser d’un méchant sorcier.
    • Je n’ai pas retrouvé cette page mais en voici une version assez proche, obtenue avec la consigne suivante : Un conte racontant la rencontre entre un prince et une étoile pour se débarrasser d’un méchant sorcier.
La première version

Le Prince et l’Étoile : Une Rencontre Magique

Un conte sur l’amitié et le courage face au mal

Le début d’une nuit extraordinaire

Il était une fois, dans un lointain royaume enveloppé par les brumes argentées du soir, un jeune prince nommé Éliott. Curieux et rêveur, Éliott passait ses nuits à contempler le ciel, envieux des mystères qu’il recelait. Un soir, alors qu’il observait la danse silencieuse des étoiles, une lumière plus vive que les autres brilla soudain, s’approchant de lui comme un papillon attiré par la flamme.

La rencontre inattendue

La lumière descendit doucement vers la terre, prenant la forme d’une étoile scintillante dotée d’une voix cristalline. « Bonsoir, prince Éliott », murmura-t-elle. Surpris mais fasciné, Éliott se demanda comment une étoile pouvait parler. L’étoile répondit à ses questions avant même qu’il ne les pose, expliquant qu’elle venait d’un royaume céleste où le mal ne pouvait pas pénétrer.

Mais ce soir-là, l’étoile cherchait de l’aide. Un méchant sorcier nommé Morbax avait jeté une ombre sur la vallée, empêchant les étoiles de briller et plongeant le royaume dans la tristesse. Seul un cœur pur pouvait l’aider à vaincre le sorcier.

L’épreuve du courage

Éliott, ému par la détresse de l’étoile, accepta de l’accompagner. Ensemble, ils s’enfoncèrent dans la forêt noire où Morbax vivait dans une tour entourée de ronces. L’étoile guida le prince, lui offrant la lumière nécessaire pour se frayer un chemin à travers les ténèbres.

Face au sorcier, Morbax lança des sorts terrifiants : illusions, tempêtes de vent, visions de cauchemar. Mais l’étoile, posée sur l’épaule d’Éliott, lui murmura des mots d’encouragement et fit briller sa lumière chaque fois que le prince doutait.

La victoire par l’amitié

Au cœur de l’affrontement, Morbax tenta de voler la lumière de l’étoile. Mais Éliott se dressa devant lui, déclarant : « Le mal ne peut triompher lorsque l’amitié et le courage s’unissent ! » L’étoile, touchée par la bravoure du prince, fusionna sa lumière avec celle de son cœur, et ensemble, ils repoussèrent le sorcier dans les profondeurs de l’oubli.

La vallée fut libérée. Les étoiles se remirent à briller, et le royaume fut baigné d’une clarté nouvelle, symbole de l’amitié entre le ciel et la terre.

Un lien éternel

Dès lors, chaque soir, une étoile plus brillante que les autres scintillait au-dessus du château d’Éliott, rappelant à tous que le courage et la bonté, guidés par l’amitié, sont les armes les plus puissantes contre le mal.

  1. Je demande à Copilot d’ajouter une princesse jalouse.
  2. Puis d’ajouter un ennemi redoutable empêchant d’accéder à l’étoile (le rat)
  3. Puis d’ajouter une menace nouvelle, une fois la stabilité revenue (le fils du rat)
  4. Enfin, de proposer une suite possible (l’enfant prodigieux).

Puis je réécris le tout, ajoutant en cours de route les nouvelles idées suivantes :

  • la princesse suit le prince et lui vole la vedette
  • le dragon
  • le manège
  • les péripéties sentimentales
  • la dragonne
  • les poils de Malakar et les matelas
  • l’ambiguïté du crapaud, etc.

J’ai également remplacé certains mots et changé l’ordre de certaines phrases.

Exemples

Exemple 1 :

  • Un soir, alors qu’il contemplait le ciel étoilé depuis la tour du château, une étoile filante particulièrement brillante attira son attention. Elle laissa derrière elle une traînée d’or scintillante, comme une traînée de poudre magique, et sembla tomber au-delà des mystérieuses montagnes qui bordaient son royaume. Curieux, Alaric décida de partir à la recherche de cette étoile intrigante.

Va devenir :

  • Un soir, alors qu’il contemplait le ciel étoilé depuis la tour du château, une étoile filante particulièrement lumineuse attira son attention avant de disparaître par-delà les montagnes qui bordaient le royaume. Elle avait laissé derrière elle une traînée scintillante qui s’était transformée doucement en une fine pluie de poudre d’or. Excité comme un chat dépourvu de poils, Alaric décida de partir à la recherche de cette étoile mystérieuse.

Exemple 2 :

  • Pendant des mois, Lumio apprit à Élyan les chants et les rituels ancestraux, lui montrant les constellations et leur signification. Le jeune garçon, ébloui par ces connaissances, ressentit un appel profond vers le ciel.

Va devenir :

  • Pendant des mois, Lumio apprit à Élyan les chants et les rituels ancestraux, lui révélant les secrets des constellations. Ebloui par ces connaissances, le jeune garçon ressentit des picotements au sommet du crâne et conçut une fascination pour les voutes étoilées.

Exemple 3 :

  • Après plusieurs jours de voyage, Alaric atteignit une vallée secrète, baignée d’une lumière douce et dorée. Cependant, avant de pouvoir atteindre l’étoile, il devait affronter une créature redoutable : un rat mangeur d’étoiles qui rôdait aux alentours. Ce rat géant, à la fourrure noire et aux yeux brillants, se nourrissait de la lumière des étoiles, les absorbant pour renforcer sa propre puissance. Alaric dégaina son épée et engagea un combat acharné contre la bête. Avec agilité et détermination, il parvint à vaincre le rat, libérant ainsi la lumière des étoiles qu’il avait dévorées.

Va devenir :

  • Après plusieurs jours de voyage, Alaric atteignit une vallée baignée d’une lumière dorée. Un rat géant mangeur d’étoiles rôdait alentour. Il fallut l’affronter. Cette créature redoutable à la fourrure noire et aux yeux brillants, se nourrissait de la lumière des étoiles, les absorbant pour renforcer sa puissance. Alaric dégaina son épée et engagea un combat acharné contre la bête fumante. Avec agilité et détermination, il parvint à crever les yeux du rat, libérant ainsi la lumière des étoiles qu’il avait dévorées.

Enfin, je me suis posé des questions sur la condescendance protectrice de l’aristocratie envers le petit peuple. Le schéma protecteur familial, intégré par les enfants, est étendu dans le conte à la société toute entière. Cet enseignement de la soumission semble être une spécialité de l’intelligence artificielle. Dans les contes traditionnels, la famille est le lieu de tous les dangers et les héros sont rarement des aristocrates.

Dans le conte proposé par Copilot, les héros sont des aristocrates qui gouvernent avec sagesse, amour et bienveillance pour le bien de leur peuple !

J’ai réfléchi à des alternatives :

  • Transformer les héros en gens du peuple
  • Assumer la férocité des héros envers le peuple
  • Assumer l’esclavage.
  • Assumer la férocité des hommes, toutes classes confondues.

J’ai choisi de rester dans le schéma paternaliste proposé par Copilot, en assumant ouvertement l’esclavage et la férocité des héros envers le peuple.

Exemples

Exemple 1 :

  • Alaric était connu pour son cœur généreux. Il adorait passer ses journées à explorer les forêts enchantées.

Va devenir :

  • Alaric était connu pour sa générosité et son espièglerie. Il passait ses journées à explorer les forêts enchantées et à effrayer les villageois du royaume. Sa dernière plaisanterie avait consisté à déposer une pièce d’or dans le nid d’une poule. En découvrant la pièce, le paysan cru qu’il possédait une poule merveilleuse. Heureusement, la poule ne pondit qu’une seule pièce. En effet, n’étant pas autorisé à quitter sa campagne, le paysan n’avait pas la possibilité d’utiliser cet or. Il craignait par ailleurs qu’on le découvrit en sa possession. Il aurait alors été accusé de vol et pendu. Il eut la sagesse de jeter la pièce dans la rivière et de manger la poule.

Exemple 2 :

  • Le royaume fut sauvé et les villageois acclamèrent Alaric comme un héros. Les jours sombres furent remplacés par une ère de paix et de prospérité. Alaric, désormais roi, gouverna avec sagesse et bienveillance. L’épée de Luminara fut placée dans un sanctuaire, rappelant aux générations futures le pouvoir de la lumière et du courage.

Va devenir :

  • Le royaume était sauvé et les villageois, ruinés mais en vie, acclamèrent Élodie et Alaric en héros. Les jours sombres firent place à une ère glorieuse de prospérité économique et d’effervescence affective. Alaric, désormais roi, gouverna avec pragmatisme, sans pour autant se départir de son esprit facétieux. L’épée de Luminara fut placée au centre d’un grand manège, dans le but de rappeler aux enfants de la cour, le pouvoir de la lumière et de la bravoure. Les enfants des serfs avaient accès au manège une fois l’an, la nuit de la Saint-Jean.

Exemple 3 :

  • Alaric et Élodie gouvernèrent le royaume avec sagesse, unissant leurs forces et leurs cœurs pour le bien de leur peuple.

Va devenir :

  • Alaric et Élodie gouvernèrent le royaume avec sagesse et fermeté, unissant leurs forces et leurs cœurs pour le bien de leur proches.

Exemple 4 :

  • Plus unis que jamais, Alaric et Élodie poursuivirent leur règne avec sagesse et amour.

Va devenir :

  • Plus unis que jamais, Alaric et Élodie poursuivirent leur règne avec succès.

L’Étoile à matelas (un conte)

Il était une fois, dans un royaume pas si lointain, un jeune prince du nom d’Alaric. Enfant, Alaric était connu pour sa curiosité et son espièglerie. Il passait ses journées à explorer les forêts enchantées et à effrayer les villageois du royaume.

On raconte qu’un jour il déposa une pièce d’or dans le nid d’une poule. En découvrant la pièce, le paysan cru qu’il possédait une poule merveilleuse. Heureusement, la poule ne pondit qu’une seule pièce. En effet, n’étant pas autorisé à quitter sa campagne, le paysan n’avait pas la possibilité d’utiliser cet or. Il craignait par ailleurs qu’on le découvrit en sa possession. Il aurait alors été accusé de vol puis écartelé. Il eut la sagesse de jeter la pièce dans la rivière et de manger la poule.

À la cour de ce royaume, vivait une princesse capricieuse nommée Élodie. Belle comme un lundi, Élodie avait cependant un caractère difficile. Elle exigeait toujours le meilleur et le pire et trouvait des défauts là où il n’y en avait pas encore. Bien que le comportement de la princesse irritât toute la cour, Alaric s’amusait à faire de son mieux pour plaire à Élodie la casse-couilles.

Un soir, alors qu’il contemplait le ciel étoilé depuis le rooftop du donjon, une étoile filante particulièrement lumineuse attira l’attention du prince, avant de disparaître par-delà les montagnes qui bordaient le royaume. Elle avait laissé derrière elle une traînée scintillante qui s’était doucement transformée en une fine pluie de poudre d’or. Excité comme un chat dépourvu de poils, Alaric décida de partir à la recherche de cette étoile mystérieuse.

Le lendemain matin, il sella Arion, son destrier préféré, et se mit en route. La traversée des montagnes ne fut pas aisée. Les pentes escarpés se ressemblaient étrangement et les vents soufflaient avec une force peu commune. Mais rien ne pouvait détourner le prince de sa quête.

Avant son départ, la princesse Élodie avait tenté de faire renoncer le prince à son voyage.

  • Pourquoi gaspilles-tu ton temps en quêtes insensées, s’était-elle exclamée avec fureur ? Ton devoir est ici, dans ton royaume, près de moi !

Ses protestations n’avaient pas entamé la détermination d’Alaric.

  • Il me faut suivre cette étoile, Élodie. Quelque chose d’extraordinaire se prépare, et je dois le découvrir.

Cédant à sa jalousie, Élodie avait décidé de suivre Alaric en secret. Elle avait enfilé un manteau sombre comme le trou du cul d’un loup et était partie à la poursuite du prince, non sans avoir pris soin d’emballer les sabots de sa monture dans des sacs en toile de jute afin d’en étouffer le bruit des pas. Cette tentative pour justifier le titre était tirée par les cheveux mais elle redonnerait courage à la princesse quand celle-ci viendrait à en manquer.

Après plusieurs jours de voyage, Alaric atteignit une vallée baignée d’une lumière dorée. Un rat géant mangeur d’étoiles rôdait alentour. Il fallut affronter cette redoutable créature à la fourrure sombre qui tirait sa puissance de la lumière des étoiles dont elle se nourrissait. Elle était d’autant plus effrayante qu’elle possédait un œil unique situé au-dessus du museau. Alaric dégaina son épée et engagea un combat acharné contre la bête fumante. La chance fut de son côté lorsqu’un rayon de soleil reflété par sa lame abusa l’animal qui, croyant apercevoir un sorbet aux étoiles, vint empaler son globe noir sur la pointe acérée que le prince lui tendait. La lumière des étoiles qu’il avait dévorées sa vie durant s’échappa de l’œil crevé du rat et la bête mourut dans une odeur pestilentielle.

Au centre de la vallée, Alaric trouva l’étoile qu’il recherchait, délicatement posée sur un lit de tiges de coton. Elle n’était pas faite de métal, de glace ou de pierre, mais constituée d’ambre et de pure lumière, comme un bouchon de cérumen de ragondin mélomane.

S’approchant de l’étoile, il entendit une voix mélodieuse.

  • Oh, noble prince, merci d’être venu jusqu’à moi pour me délivrer de cet affreux rat des marais. Saviez-vous que les étoiles avaient peur des rats ?
  • Le gigantisme de celui-ci était propre à inspirer la crainte à n’importe quelle créature vivante, relativisa le prince.
  • Mais je ne suis pas n’importe quelle créature vivante, s’offusqua l’étoile ! Je suis Luminara, une étoile alpha de la constellation du Centaure. J’ai été envoyée sur Terre afin d’aider le héros au cœur pur qui aura le courage nécessaire pour protéger le monde des ténèbres imminentes.
  • Mes excuses, Madame Luminara, Alaric, pour vous servir, répondit le prince en s’inclinant.
  • Votre combat contre le rat a prouvé que vous ne manquez ni de force ni d’audace. Vous m’avez tout l’air d’être l’homme de la situation, mon cher Alaric !

Pendant son voyage, qui avait duré quatre ans, Luminara avait bossé son Terrien sans peine. Un sourire entendu au bord des lèvres, Alaric accepta la mission de l’étoile en même temps que le compliment. Luminara expliqua à Alaric que les forces des ténèbres, dirigées par le redoutable sorcier Malakar, étaient sur le point d’envahir le royaume. Seul un cœur pur avait le pouvoir de maitriser la lumière de l’étoile pour repousser les forces maléfiques.

  • Ce cœur pur est unique. Je sens sa présence. Est-ce bien celui qui est logé dans ta poitrine, Alaric ?
  • Certainement, Madame.
  • Tu es venu seul ?
  • Je ne vois personne d’autre.
  • Parfait. Dépêchons-nous car ce rat mort empeste.

Luminara commença par transformer Arion en un dragon cracheur de feu, dernière génération.

  • Ça peut toujours servir !

Puis elle fusionna avec l’épée d’Alaric encore tachée du sang du rat, transformant ainsi l’arme en un outil d’une puissance phénoménale.

Armé de son épée enchantée et chevauchant le dragon, Alaric prit la direction de son royaume avec un sentiment de devoir à accomplir.

En chemin, alors qu’Alaric s’était arrêté à mille milles de toute terre habitée1 pour réparer une avarie de son dragon, Élodie déroba discrètement l’épée. Elle pensait qu’une fois l’arme magique en sa possession, elle pourrait obliger Alaric à demeurer auprès d’elle.

Au terme de son voyage, Alaric trouva son royaume assiégé par les créatures des ténèbres. Les villageois épouvantés s’étaient réfugiés dans la cour du château. La main crispée sur son fourreau vide, Alaric réalisa que, privé de l’épée, la défaite était inéluctable.

Face à la gravité de la situation, Élodie brandit l’arme scintillante et se lança dans la bataille.

  • Pardonne-moi, Alaric. J’ai agi par égoïsme. J’avais peur de te perdre.

Avec un sourire bienveillant de garçon vacher taciturne, Alaric accepta les excuses de la princesse et lança son dragon sus à l’ennemi.

La lumière de l’épée repoussait les créatures des ténèbres, consumant leur essence maléfique et purifiant la terre autour d’elle. Crachant des flammes formidables, le dragon carbonisait avec une efficacité redoutable, les montures de l’ennemi et le matériel poliorcétique2 déployé à grands frais par Malakar.

Voyant son armée en déroute, le sorcier décida d’affronter la princesse en personne. Malakar lança des sorts puissants, mais la lumière de l’épée les dissipa avec une facilité confondante. Il apprit à ses dépens qu’il n’y avait qu’une seule élue au cœur pur et qu’elle se nommait Élodie.

Après une bataille épique, la princesse parvint à vaincre Malakar. Cependant, au lieu de le tuer, Élodie, qui n’était pas insensible à la prestance du magicien, choisit de lui pardonner.

  • Tes actions étaient motivées par l’ignorance et la paranoïa. Je te pardonne, Malakar, et t’offre une chance de te racheter.

Impressionné par les connaissances en psychologie d’Élodie, Malakar accepta et jura de ne plus jamais utiliser la magie noire. Alaric applaudit et témoigna sa confiance à Malakar en l’invitant à rester et à utiliser ses pouvoirs pour participer à la reconstruction.

Le royaume était sauvé. Ruinés et traumatisés, les villageois acclamèrent Élodie et Alaric en héros. Les jours sombres firent place à une ère glorieuse de prospérité économique et d’effervescence affective3. Désormais roi, Alaric gouverna avec pragmatisme, sans pour autant se départir de son esprit facétieux. L’épée de Luminara fut placée au centre d’un grand manège, dans le but de rappeler aux enfants de la cour, le pouvoir de la lumière et de la bravoure. Les enfants des serfs avaient accès au manège une fois l’an, la nuit de la Saint-Jean.

Bien que toujours sujette à des irritations de diverses natures, la princesse finit par reconnaître les qualités de son roi. Elle apprit à contrôler ses humeurs et devint une conseillère précieuse de sa majesté, ajoutant une touche de charme et de fantaisie dans les rangs de la garde rapprochée. Lorsqu’elle montait sur ses grands chevaux, le roi l’appelait Eludie4 pour la taquiner et flatter son cœur pur.

Élodie et Malakar passèrent beaucoup de temps ensemble pendant la reconstruction du royaume. Ils développèrent l’un pour l’autre une affection inattendue et finirent par se marier, unissant ainsi, selon Malakar, les forces de la lumière et de la magie.

Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la nuit de la Saint-Jean, un miracle advint au centre du manège. L’épée de Luminara se mit à briller intensément, puis une belle paysanne nommée Lysandra apparu. Emprisonnée jadis dans un pigeon par Malakar à qui elle avait refusé son cœur, elle avait été libérée par le pouvoir de l’épée en venant se percher sur le manège. Impressionné par la beauté et la gentillesse de Lysandra, Alaric en tomba éperdument amoureux, malgré l’interdiction pour un noble d’épouser une roturière.

Voyant cette nouvelle relation s’épanouir entre Alaric et Lysandra, Élodie devint de plus en plus jalouse. En outre, ses tentatives de contrôle sur Malakar commençaient à gonfler le magicien. Un jour, après une dispute particulièrement violente, Malakar décida de quitter Élodie et de se rapprocher de Lysandra, dont il appréciait la douceur et la compréhension. Lysandra céda à Malakar pour rendre jaloux Alaric qui refusait de l’épouser.

Contre toute attente, Lysandra découvrit en Malakar un amant formidable. Une fois le divorce avec Élodie consommé, Malakar demanda au roi la main de Lysandra.

Voyant que Lysandra et Malakar étaient faits l’un pour l’autre, Alaric leur accorda sa bénédiction. Ils se marièrent rapidement, créant une alliance puissante et harmonieuse entre la lumière de Lysandra et la magie de Malakar le baratineur.

Après cette débâcle sentimentale, Alaric et la princesse Élodie prirent conscience de leurs erreurs et se pardonnèrent mutuellement. Leur amour qui ne s’était jamais éteint tout à fait s’en trouva renforcé, et ils décidèrent de se remettre ensemble. Alaric et Élodie gouvernèrent le royaume avec sagesse et fermeté, unissant leurs forces et leurs cœurs pour le bien de leur proches.

Pendant ce temps, le dragon d’Alaric souffrait d’une profonde dépression. Conscient que sa santé mentale était en jeu, il fit une demande spéciale à Malakar.

  • Grand sorcier, pourrais-tu utiliser ta magie pour transformer cette jument en dragonne ? Je souhaite vivre heureux et fonder une famille avec elle.

Touché par cette demande sincère, et sensible au titre de Grand sorcier, Malakar transforma la jument en une magnifique dragonne. Le dragon et la dragonne vécurent heureux et eurent beaucoup de dragonneaux, apportant joie et émerveillement dans tout le pays.

Alors que la paix semblait régner sur le royaume, une nouvelle menace surgit. Avide de venger la mort de son père, le fils du rat mangeur d’étoiles, un être sinistre plus puissant et rusé encore que son géniteur, enleva un bébé dragon pour attirer Alaric dans un piège.

Accompagné d’Élodie, de Malakar et de Lysandra, le roi laissa le royaume sous la garde des dragons et se lança dans une nouvelle quête pour sauver le petit dragon. Ensemble, ils affrontèrent de nombreux dangers. Les épreuves surmontées renforcèrent leur courage et leur amitié. Les rats ne craignaient pas la puissance de l’étoile mais grâce à leur détermination et à la magie de Malakar, les quatre compagnons parvinrent à déjouer les plans du fils du rat mangeur d’étoiles et à libérer le bébé dragon.

Le fils du rat fut transformé par Malakar en un énorme cochon qui fut ensuite offert aux villageois qui se le partagèrent lors d’un grand festin destiné à célébrer le retour des héros.

Plus unis que jamais, Alaric et Élodie poursuivirent leur règne avec succès, tandis que le dragon et la dragonne veillèrent sur leur progéniture avec une attention renouvelée.

Toutefois, lors du combat, Malakar avait été mordu par le fils du rat. Sa blessure s’était refermée mais son sang avait été contaminé d’une étrange façon. La nuit tombée, des poils lui poussaient sur tout le corps. Cela ne laissait pas d’amuser Lysandra qui avait passé plusieurs années couverte de plumes.

Au levé du jour, Lysandra utilisait les poils tombés pour bourrer des matelas dont elle faisait commerce. Ainsi, personne ne su jamais le mal étrange dont souffrait son mari et les lecteurs furent heureux que le titre fût justifié.

Mais un mal bien plus grand menaçait le royaume. L’épée tâchée du sang du rat mangeur d’étoile donnait naissance à des rats toujours plus nombreux qui consommaient les récoltes. Année après année, les disettes se succédaient, mettant en péril le royaume tout entier.

Par bonheur, Lysandra et Malakar donnèrent naissance à un enfant exceptionnel, une étoile incarnée sous forme humaine qu’ils nommèrent Élyan.

Malgré son cheveux sur la langue et le poil qu’il avait dans le creux de la main, Élyan fit montre, dès son plus jeune âge, de capacités extraordinaires et d’étonnante sagesse.

Vers l’âge de treize ans, alors qu’il explorait une forêt enchantée, Élyan se lia d’amitié avec un crapaud aux yeux scintillants comme des étoiles. Cet anoure nommé Lumio parlait plusieurs langues et semblait connaître les secrets de l’univers.

Un soir, sous la lumière argentée de la lune, Lumio révéla à Élyan un mystère très ancien.

  • Élyan, dit le crapaud, tu es destiné à veiller sur ce royaume depuis les cieux. Je vais t’enseigner comment regagner ta place parmi les étoiles pour protéger et guider ton peuple.

Pendant des mois, Lumio apprit à Élyan les rituels ancestraux, lui révélant les chants secrets des constellations. Ebloui par ces connaissances, le jeune garçon ressentit des picotements au sommet du crâne et conçut une fascination pour les voutes étoilées.

Enfin, un soir d’équinoxe, après avoir achevé son apprentissage, Élyan fit ses adieux à tous ses proches. Chargé de l’épée, il gravit les pentes de la plus haute montagne du royaume, guidé par Lumio. Là, sous un ciel parsemé de milliards d’étoiles, Élyan récita les paroles sacrées enseignées par le crapaud. Sa forme humaine fusionna avec l’épée et se mit à briller d’une lumière aveuglante. Puis, doucement, il s’éleva vers les cieux pour retrouver sa place parmi les étoiles, foi de crapaud. Le phénomène météorologique fut observé par de nombreuses personnes des campagnes environnantes. La grande tapisserie qui orne la salle du conseil en donne une représentation assez fidèle.

Désormais, Élyan veille sur le royaume depuis le firmament, sa lumière guide les voyageurs perdus et apporte espoir et protection à son peuple. Les parents racontent à leurs enfants comment, un jour, une étoile a pris forme humaine pour ensuite retourner dans les cieux, afin de les débarrasser des magiciens et des rats, et de veiller sur eux à jamais.

On ne revit jamais le crapaud mais l’on revit des rats – en moindres quantité, semble-t-il. Quelques esprits frondeurs prétendirent avoir aperçu Élyan errer aux confins tourbeux de la forêt enchantée, là où vivent les hommes-grenouilles. Ils furent brûlés en place publique après avoir été écartelés.

Ne manquez pas le deuxième épisode : Les hommes-grenouilles contre-attaquent.


Notes

  1. à mille milles de toute terre habitée : Le Petit Prince (1943), d’Antoine de Saint-Exupéry. ↩︎
  2. poliorcétique : relatif à l’art d’assiéger les villes. ↩︎
  3. Référence aux trente glorieuses. ↩︎
  4. Eludie : jeu de mots avec élue. ↩︎

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