Le Haïku – la poésie du quotidien


Un haïku est un petit poème d’origine japonaise.

Petit par la taille : 17 syllabes réparties sur 3 vers de 5, 7 et 5 syllabes.
Exemple :

  1. Il fait le gros dos (5)
  2. Sur la table du jardin (7)
  3. Notre potiron (5)

Le haïku est écrit dans une prose simple, humble. On peut utiliser des expressions (faire le gros dos) mais les métaphores n’ont pas leur place ici.

Pas de rime à l’horizon. mais vous pouvez jouer avec les rythmes et les sonorités (allitérations et assonances).

Le haïku n’est jamais triste. Dans le pire des cas (mélancolie), il recèle toujours une note d’autodérision, une touche d’humour, un second degré salvateur qui redonne espoir.

Mais le haïku n’est pas à double sens pour autant. Pas de prise de chou à l’horizon. Pas de sens caché. Pas d’hermétisme.

Ce n’est pas non plus le vecteur d’une quelconque spiritualité, zen, bouddhiste, ou autre culte de l’univers. Pas de déités dans les buissons.

Pas de philosophie non plus, pas d’enseignement, pas de morale, pas de sophistication intellectuelle d’aucune sorte.

Quand à l’amour de la nature, n’allez pas croire qu’un pays qui a semé des becquerels sur tout son territoire (il ne sera pas le dernier) et qui s’apprête à relâcher des tonnes d’eau radioactive dans le Pacifique, soit amoureux de la nature. Les japonais, grands consommateurs d’ivoire, de bois, de graisse de baleine, etc. n’aiment pas le fric : comme nous autres ils préfèrent l’argent.

Le haïku n’est pas non plus une illumination, un jaillissement. Même si le haïku ne comporte que 17 syllabes, on peut écrire chaque vers en des endroits différents, en des temps différents ; on peut le retravailler, le modifier jusqu’à en être satisfait.

Il ne reste plus grand chose pour le haïku, me direz-vous ! Beaucoup, détrompez-vous. Voyons ce qu’est le haïku s’il faut le définir.

Quand deux personnes se rencontrent, elles se saluent, parlent du temps qu’il fait, plaisantent, demandent des nouvelles des proches, se congratulent, pour le plaisir de parler, d’échanger gratuitement, de se sentir exister et d’en évaluer confusément le miracle.

Le haïku est un peu tout cela, une rencontre avec soi-même, en toute simplicité.

Le haïku est souvent drôle, enjoué, cocasse, badin, parfois mal élevé (mais jamais vulgaire), parfois vulgaire (mais jamais mal élevé). Légèreté, liberté de ton, humour, thème inattendu, semblent être les maîtres mots à retenir.

C’est un petit poème tout en description et en émotion, écrit dans un langage simple, sans fioritures.

Il s’agit donc, pour nous-autres bourgeois instruits et sophistiqués, d’un exercice extrêmement difficile !

Faut-il vraiment dire que le haïku est la cristallisation d’un rapport au monde, l’expression imagée d’un instant ancré dans une réalité quotidienne, parfois triviale, que le poète perçoit fugacement avec une sensibilité teinté d’humour ? A vous de voir, je ne voudrais pas tout gâcher.

Quant aux thèmes, ils peuvent tous être abordés (sauf peut-être la détection de l’usage de stéroïdes chez les athlètes, par spectrométrie de masse en phase gazeuse). Sans que vous soyez obligés d’y adhérer, nous avons remarqué la propension du haïku au wabi-sabi (rien à voir avec le choubidou-wah). Le wabi-sabi d’un rien, il se porte en hiver comme en été. C’est un concept japonais que la langue japonaise n’est pas en mesure d’expliquer. Mais le français est parfaitement approprié pour extraire le substantifique, jugez notre fortune : wabi-sabi est la beauté humble de l’à-peu-près, du provisoire, de l’incongru (intraduisible en japonais).

Fougère crantée, L’escalator du ravissement, La vieille vanne, Toilettes publiques, L’âme du vieillard, Tu ne pollueras point, Les ours, Tout sauf le ciel.
Alimentation, Anomalie, Bivalves amoureux, La chevelure du temps, Le chemin des dunes, Sorbet de bernard-l’hermite qui a perdu sa coquille, La famille Champignon, Cigüe ornementale, L’urinoir du musée.

RECAPITULONS :

Règle n° 1 : respecter la structure 5/7/5. Il faut faire un minimum d’effort pour que la pensée se libère. Le respect des contraintes invite à explorer des voies inattendues, vers lesquelles on ne serait pas allé naturellement ; c’est alors que les mots se mettent à nous parler.
A ceux qui prétextent que les traductions des grands haïkistes japonais (haidjin) ne respectent pas cette contrainte, et que ça ne nous empêche pas de les apprécier, répondez ceci : ces haïkus ont été écrits en respectant ces contraintes, c’est une des raisons qui en font leur force et leur originalité, perceptibles dans la traduction. Donc ne confondons pas traduction et écriture.

Règle n° 2 : utiliser un langage simple, sans rimes volontaires ni métaphores.

Règle n° 3 : faire figurer un mot qui permette de se situer dans le temps avec une précision de l’ordre de la saison.

Règle n° 4 : ménager une pause émotionnelle, le plus souvent à la fin du premier ou du deuxième vers, marquée par un mot, une ponctuation ou une rupture syntaxique, sémantique, de ton… Le plus souvent, cette rupture est évidente et naturelle.

Bibliographie :

  • Petit manuel pour écrire des haïku (2000) Philippe COSTA
  • Haïku-Anthologie du poème court japonais (2002, Poésie/Gallimard) Corine ATLAN, Zéno BIANU
  • Haïku du temps présent (2012) Madoka MAYUZUMI
  • Wabi-sabi – à l’usage des artistes, designers, poètes & philosophes (2015) Leonard KOREN

Pour illustrer ces règles, reprenons l’exemple donné plus haut :

Il fait le gros dos (5)
Sur la table du jardin (7)
Notre potiron (5)

Règle n° 1 : pas de rime mais des terminaisons qui s’enchaînent harmonieusement : dos et din (qui résistent), puis les nasales in et on (comme si l’être avait peur de s’enrhumer).
La métrique 5/7/5 est respectée, indiscutablement.
Au départ, j’avais écrit Le potiron. Mais je n’avais que 4 pieds (ou syllabes). En cherchant à respecter la règle des 5 pieds, j’ai trouvé Notre qui apporte beaucoup au poème : Notre, prolonge le suspense (on s’attend a priori à un animal familier, comme un chat) et a posteriori, avec Notre, le potiron fait partie de la famille (voir règle n° 4).
Remarque : on peut selon moi se permettre de ne pas respecter les conventions de la métrique classique française en acceptant les écarts pour peu qu’on puisse dire le poème naturellement tout en respectant la découpe 5/7/5 : « Milieu du printemps » peut être découpé en 5 syllabes (Mi-lieu-du-prin-temps) ou en 6 (Mi-li-eu-du-prin-temps). Il faut selon moi que les mots puissent être prononcés de façon naturelle. J’opte donc pour la première solution qui me semble plus agréable et moins artificielle. Pour les mêmes raisons, je préfère pou-ssié-reux à pou-ssi-é-reux. Mais je préfère Pour-di-re-les-choses à Pour-dire-les-choses qui est moche en bouche (l’enchaînement r-l est relou).

Règle n° 2 : pas de rime, mais une assonance en o : deux o fermés dans le 1er vers et, dans le 3e, deux o ouverts plus la nasale on. Cette assonance évoque la forme arrondie d’un dos de chat dans le premier vers puis celle du rond potiron dans le dernier vers.
L’expression faire le gros dos n’est pas une métaphore… jusqu’à ce qu’on l’applique au potiron ! C’est un cas particulier car l’effet consiste précisément à basculer dans la métaphore au dernier moment.

Règle n° 3 : la récolte du potiron a lieu en automne.

Règle n° 4 : la pause a lieu à la fin du 2e vers, lorsqu’on révèle de quoi l’on parle exactement. On s’attendait à un chat et c’est un potiron. De la sorte, on attribut les qualités du chat au potiron qui soudain prend vie. Après tout c’est aussi un être vivant, en tous cas une partie d’être vivant (et comme sa peau est douce !) Et l’on se prend de sympathie pour ce potiron, on éprouve pour lui une sorte de tendresse qui ne veut pas dire son nom. On s’invente l’histoire enfantine du potiron qui ne voulait pas être mangé, faisant écho à quelque angoisse existentielle. Mais c’est une blague, bien sûr ; qu’est-ce qu’on va se régaler !

Certains haïkistes accompagnent leurs haïkus d’un commentaire donnant du contexte. C’est aussi l’occasion de raconter sa vie, et de meubler un peu pour que le lecteur en ait pour son argent. Au-delà de ces considérations psycho-mercantiles, j’apprécie cette démarche. Elle a un côté pédagogique et permet plusieurs lectures du haïku (qu’on doit lire avant les explications contextuelles, ça va sans dire). Vous retrouverez cette approche dans le recueil Haïku du temps présent (voir bibliographie ci-dessus). La traductrice en remet elle-même une couche, c’est royal.

Je ne me priverai donc pas du plaisir de commenter les quelques haïkus qui vont suivre.

Printemps

Milieu du printemps
Les enfants lancent en l’air
Des hannetons gris

Hanneton
Bardane

On pense qu’il va être question de ballons. Mais il s’agit d’animaux. En période de reproduction ces insectes s’abattent sur le sol et dans les cheveux auxquels ils s’accrochent avec leurs pattes griffues. Les enfants s’amusent à les lancer en l’air pour les forcer à voler, ce qu’ils font avant de s’écraser à nouveau sur le sol, dans un vrombissement d’ailes et d’élytres. Ce jeu avec ces bêtes chatouilleuses excite les enfants qui poussent des cris stridents. On ne joue à ce jeu qu’une fois par an, quand on a de la chance. Il n’est pas aisé de relancer l’animal dans les air car ses pattes griffues sont plus adhérentes que les capitules de la bardane.

Au cœur des pivoines
Le pincement poussiéreux
Du lépidoptère

Pivoines
Lépidoptère

Rouge comme une pivoine, la fleur de l’émotion. Mais la pivoine a un pincement au cœur ! Le regret d’un amour qui est resté dans sa chrysalide, probablement. Les allitérations en P crient leur dépit. Le papillon est venu se servir puis est reparti comme tous les papillons, sans laisser d’adresse. Amour de printemps. Il n’a laissé comme souvenir qu’une fine poussière d’écailles pêlemêles issues de ses motifs séduisants (l’amour est comme un beau tableau dont le vent emporte les motifs). Mais qui a parlé de papillon ? Il est ici question de lépidoptère. C’est beaucoup moins engageant, beaucoup plus austère. N’allez pas vous faire des idées !

Été

Elle sèche ses ailes
Sur la feuille de prunier
La mouche d’été

La symétrie de la mouche est celle du premier vers (L-S / S-L). Ses ailes transparentes décalquent la feuille de prunier, rendant l’animal invisible à ses prédateurs. Elle prend le temps de faire sécher ses ailes. Un vol trop lourd ferait d’elle une proie facile. La mouche d’été n’est pas une mouche domestique. Elle ne rentre pas dans les maisons. C’est une mouche sauvage, libre, une mouche des orages. Ses yeux sont colorés comme ceux des taons. On se demande si par hasard elle ne piquerait pas, cette mouche, là, sur la feuille de prunier.

Sur les bouses brunes
Papillons aux ailes bleues
Forment un tapis

C’est l’été au bord du ruisseau. Là où les vaches traversent pour gagner l’estive, les bouses sont couvertes de centaines de petits papillons bleus. Presque violets dans la lumière du matin. Quelle déception quand ils s’envolent ! Mais ils sont comme aimantés par la précieuse matière. Chaque fois, c’est le même émerveillement. Ma mère m’interdit d’attraper ces papillons, ils sont sales. J’ai six ans. Sonorités enfantines des B et des P.

Sous le ciel d’été
Au bord de la nationale
Attendre sans fin

Lorsqu’on voyage à peu de frais, une partie du voyage se passe dans la tête. Le ciel d’été n’a pas de prix. C’est lui qui fait onduler au loin le goudron qui bouge comme une mer et dont l’odeur soulève le cœur. Derrière la barre d’écume peinte, les pieds rancissent sur un estran de graviers secs sans coquillages. Exceptionnellement, le miracle d’une capsule de bière.

Ces longues heures d’attente donnent toute sa noblesse au conducteur qui, d’un pied secourable, appuie sur la pédale de frein pour prendre à son bord le clown crado que vous incarnez.

Exercice : remplacez le dernier vers par un vers de votre invention.

Exemples de solutions : Les graviers sont secs ; Pas de coquillage ; Le goudron ondule ; L’odeur du goudron ; Mon cœur de goudron…

Astuce : chercher une photo qui illustre votre haïku, puis commentez le haïku en vous appuyant sur la photo. Enfin, regardez si le haïku peut être amélioré :

Sous le ciel d’été
Au bord de la nationale
Mon cœur de goudron

Morceau de nuage
Éphémère permanente
La barbe à papa

J’ai goutté de la barbe à papa vers l’âge de quarante ans ! En guise de contexte, voici le lien vers une chronique de fête-foraine.

Morceau de nuage tend vers l’oxymore : le nuage, par nature vaporeux, ne se brise pas en morceaux, contrairement au sucre ; il s’effiloche à la rigueur, comme la barbe à papa. Mais c’est un nuage de sucre, et le sucre se brise.

Éphémère permanente est un oxymore (il n’est pas dans la nature de ce qui est éphémère, d’être permanent) : c’est toute la folie de la barbe à papa, elle est éphémère mais elle ressemble aux permanentes que les coiffeurs faisaient aux mères de mes amis, quand j’étais petit (les hommes y avaient droit aussi). Elle résiste un peu à l’arrachement.

La barbe à papa tend vers le pléonasme (c’est moins le cas avec l’article indéfini une) : les barbes à maman sont extrêmement rares.

Nénuphar aux lèvres
Dans les yeux des buffles d’eau
Le reflet des phares

Sur le fond liquide et roulant de la campagne tropicale (allitérations en L et R) on entend le souffle des bêtes (allitérations en F et V).

Le volubilis
Comme il tourne autour du pot
Pour dire les choses

L’âme japonaise est gourmande de symbolique subtile.

Le volubilis, fleur de l’été, symbole de la maturité, ne dit pas directement les choses, il les habille de ses circonvolutions grimpantes en soulignant leurs formes qu’il épouse ou, au contraire, en les dissimulant derrière ses exubérances.

Cycliquement, la nature (Le volubilis) se projette dans le soi (dire) qui se projette dans la nature (les choses).
Le troisième vers retrouve le goût du premier grâce au jeu de mots avec dire et volubile. Le deuxième vers, pivot du poème, permet ce déploiement en développant le thème à travers les sens propres et figurés de l’expression tourner autour du pot, qu’il réhabilite.

Attention, pour que l’été ne se termine pas en queue de poisson,
voici deux haïkus érotiques !

La main dans la main
L’été au fond de ma poche
Sa petite culotte

Métro aérien
Au contre-jour des croisées
Les femmes sont nues

Mise en garde : nous rappelons que la poésie n’est pas le meilleur moyen de séduire les filles, loin s’en faut. À déclamer avec modération.

Automne

Mon cœur est assis
Sur un poumon de soie bleu
Où sombre le vent

Un haïku bien mystérieux. Le cœur est confortablement assis sur de magnifiques coussins de soie bleue. Cœur de pigeon sur le gâteau !
Coussins gonflables que le vent alimente en s’y engouffrant. Le confort apparent repose sur de sombres tempêtes. Ainsi en est-il de l’amour. Mais que ferions-nous sans le vent ?

Exercice : composez un haïku sur le thème du pigeon.

Hiver

Il a bien du mal
Dans son corps et dans son cœur
Le lièvre variable

Le pelage du lièvre variable blanchit en automne pour devenir complètement blanc en hiver, seule l’extrémité de ses oreilles restent noires. Typographie de la survie, ses feux de position, au nombre de deux, prennent de la hauteur au cas où l’animal s’enfoncerait dans la neige. Au printemps, les poils bruns réapparaissent pour lui donner la même couleur qu’un lièvre commun, à l’exception de sa queue qui reste toujours blanche. Son unique feu arrière est placé au ras du sol, typographie de la reproduction.
A la fin de chaque hiver c’est la baston. Avis à la copulation : museaux noirs et blanches queues sont sur le ring.
Autant le dire, l’instabilité amoureuse est épuisante.

Milieu de l’hiver
Les canards font des glissades
Sur le lac gelé

Il y a un temps pour tout, et un espace pour tous.
Le milieu de l’hiver et le centre du lac coïncident avec le canard.
Le tout ajusté par un froid de canard. Une convergence fragile qui mérite qu’on y soit sensible. Que dis-je, une convergence : un miracle ! Viens (Matthieu 14, 29) mon canard, et ne frémit pas  ; enfin, juste ce qu’il faut de frémissement.

Et pour finir que diriez-vous d’un jeu ?

Parviendrez-vous à reconstituer les huit haïkus ci-dessous et à leur attribuer un auteur ?

Solutions :

Mais ça n’en finit jamais !

Après le haïku (ou plutôt avant), il y a le tanka !

Si vous rajoutez deux vers de sept pieds au haïku, vous obtenez le tanka (on devrait dire, si vous retirez les deux derniers vers du tanka vous obtenez le haïku).

Attention, respectez l’esprit du haïku en écrivant les trois premières lignes en 5 / 7 / 5. Inutile de sauter une ligne entre les deux parties. La deuxième partie en 7 / 7 vient conforter la première avec un questionnement plus personnel.

Exemple (je complète un des haïkus ci-dessus) :

Au cœur des lotus
Dans l’étang aux reflets bleus
La montagne attend

La vie est cette eau qui dort
Mes amis où êtes-vous

Vous pouvez aussi prendre un haïku d’un auteur célèbre et y ajouter vos deux lignes de 7 pieds chaussés de gros sabots pour apporter une touche moqueuse ou grotesque (que bien sûr n’aurait pas reniée l’auteur) :

Ah ! le vieil étang
Une grenouille y plonge
Le bruit de l’eau
Un prince viendra bientôt
J’ai envie de faire pipi

Est-ce vraiment fini ?

Une alternative existe pour les grosses feignasses.

Le tanka est la forme reine de la littérature japonaise.

Enervé par cette institution, Enta Kusakabe a créé le gogyōka (« poème de cinq lignes ») dans les années 1950. Les règles sont simples :

  • Cinq lignes
  • Chaque ligne est séparée de la suivante par une respiration
  • L’ensemble reste poétique

C’est tellement original que Kusakabe a déposé le mot gogyōka au Japon, pour qu’on ne confonde pas le gogyōka avec le mouton à cinq pattes.

Exemple de gogyōka qui n’est pas célèbre :

Fin de l’été des mirabelles écrasées dans tes cheveux
Odeurs d’armoise et de goudron les rosées montent au cœur des tiges
Un grillon torréfie le silence entre ses cuisses creuses
Un âne urine dans la nuit
Au bout de la voie lactée la constellation de la Vache qui rit


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