Qui ?

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L’auteur de ce site est un gars formidable.

Le cœur sur la main (et non l’inverse), bienveillant, prêt à rendre service à l’ami de l’ami, la tendresse prompte, érudit, bien fait de sa personne, toujours dans une main le verre à moitié plein de l’espérance, et dans l’autre… Relisez la phrase précédente.

La nuit venue, il dépose le verre à moitié plein sur sa table de nuit et laisse infuser son cœur dans ce jus d’espérance. C’est une image. En vérité, il ne possède pas de table de nuit. À moins de considérer une table qui aurait la consistance de la nuit – comme la robe couleur du temps de Peau d’Âne. Une table qui absorberait ce qu’on pose dessus pour le transformer en poussière de rêve.

Lorsqu’il est éveillé, le rêve est assimilé à l’espérance. Mais lorsque, démon aux ailes noires, il revêt son costume de ténèbres, le rêve devient le refuge des désespérés. Le rêve serait-il paradoxal, comme son père, le sommeil1 ? Voyez comme un mot en appelle un autre, comme une idée s’abîme dans la suivante !

La légende raconte que l’auteur décida de consacrer sa vie au langage et à ses œuvres, après avoir vu un pigeon en majesté2 imprimé avec du sang et de la plume, sur le goudron de la rue des Quatre-Frères-Peignot3. Cette lugubre typographie4 l’aurait convaincu de tourner une page.

Prodiguant force conseils et théories fumeuses, voire fuligineuses5, une propension6 marquée à la généralisation amphigourique7, le calembour8 facile et un peu trop porté sur l’oxymore9 on lui pardonne volontiers cette coquetterie , il fait bien des jaloux.

Il dit par exemple que la vérité est l’habit du dimanche du mensonge.

Mais la bille ne fait pas le clown, alors allez savoir !

Quoi qu’il en soit, il sera votre compagnon de divagation durant la période décisive que vous allez consacrer à la consultation de ce site. Vos cerveaux seront vos compagnons les plus aimables et les plus féroces, surtout le droit. Mais ne nous emballons pas, ce qu’on appelle abusivement le « cerveau droit » n’est en fait qu’un demi-cerveau.

En espérant que le second degré ne vous soit pas inconnu, veuillez accepter sa jubilation10 la plus sincère.

Lui


NOTES

  1. Les rêves : enfants de Nyx, d’Érèbe, de Gaïa, d’Hypnos, de Pasithée ? Il va sans dire que nous choisissons ce qui nous arrange au moment où l’on parle.
    Plus d’info sur Wikipédia. ↩︎
  2. en majesté : se dit d’une représentation peinte ou sculptée du Christ, généralement assis sur un trône, de face, dans une pose hiératique (respectant le formalisme religieux). ↩︎
  3. Quatre-Frères-Peignot : typographes célèbres, morts à la guerre de 14-18. Leur rue se prolonge, le long de l’ancienne imprimerie nationale, par la rue Gutenberg. Johannes Gensfleisch zur Laden zum Gutenberg modernisa et industrialisa l’imprimerie en introduisant en Europe les caractères métalliques mobiles. Ma grand-mère habitait dans la rue des Quatre-Frères-Peignot. ↩︎
  4. typographie– n. f. : manière dont un texte est imprimé (type des caractères, mise en pages, etc.). Du gr. tupos « marque, caractère » et graphein « écrire ». ↩︎
  5. fuligineux – adj. : de fuligo « suie ». Qui rappelle la suie, qui donne de la suie, qui en a la couleur. Fig. : d’une obscurité épaisse, incompréhensible. ↩︎
  6. propension – n. f. : tendance naturelle (Ex. une propension à l’artificialisation). ↩︎
  7. amphigouri – n. f. : 1. écrit ou discours burlesque rempli de galimatias. 2. Production intellectuelle confuse et incompréhensible.
    Du gr. amphís « autour, autour de » et agoreúô « parler en public ».
    Une étymologie pour le moins amphigourique. ↩︎
  8. calembour – n. m. : jeu de mots fondé sur la différence de sens entre des mots qui se prononcent de manière identique ou approchée. ↩︎
  9. oxymore (ou oxymoron) – n. m. : figure de style qui consiste à allier deux mots de sens contradictoires pour leur donner plus de force expressive (gr. oxus « aigu » et môros « sot, fou »). Ex. le soleil noir de la mélancolie (Gérard de Nerval) : « soleil noir » est un oxymore ; « soleil noir de la mélancolie » est une métaphore. Par nature, la mélancolie est oxymorique : aigüe elle peut rendre fou. L’antithèse de l’oxymore est le pléonasme (« occis mort » est un pléonasme) : l’oxymore s’enrichit des contraires alors que le pléonasme s’appauvrit des semblables. Les expressions « un pléonasme oxymorique » et « un oxymore pléonastique » sont donc, par définition, des oxymores. ↩︎
  10. jubilation – n. f. : joie vive, expansive, exubérante. ↩︎